Les Trophées Mia : une reconnaissance aux instrumentistes africains

Les instrumentistes constituent un maillon essentiel de la chaîne de production de la bonne musique mais ils ne sont pas reconnus à juste valeur. Le Festival des meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia) à travers ses Trophées (Mia) vient reconnaître leur place. Mais le comité d’organisation devra aussi tout mettre en œuvre pour ne pas créer d’autres frustrations.   

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Musique. Lorsque ce nom est prononcé, les attentions sont plus portées vers l’artiste chanteur. Parfois, on ne pense qu’à ce dernier. C’est peut-être le naturel dans le secteur. Le chanteur, il a beau avoir la meilleure chanson du monde, sans un bon instrumental ou du moins celui adéquat à sa composition, il serait rejeté par les mélomens. On sent alors, une injustice dont le ou les auteurs de cet instrumental est (sont) victime(s). Certains instrumentistes ont chanté et fait sortir des albums parce que voulant aussi montrer qu’ils savent chanter. Dans la plupart des cas, il est même plus facile pour des instrumentistes de venir aux chants que pour des artistes chanteurs de venir aux instruments comme de vrais professionnels. Il y a de nos jours, beaucoup d’instrumentistes qui se reconvertissent en chanteur pour se retrouver devant la scène. On assiste à plus de solos que d’orchestres ‘’solides’’ sur le continent. Autant qu’il est vrai que l’instrumentiste vient jouer sur un morceau au studio et donc dans l’ombre de la production, prend sa rémunération puis disparait, il faut aussi lui reconnaître en public son talent, son apport pour de belles sonorités musicales au plaisir du public.

C’est cette situation que vient corriger le Festival des meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia) à travers ses Trophées (Mia) dont la première édition a lieu en Septembre prochain à Cotonou. «Ce festival vise à promouvoir et à récompenser des musiciens instrumentistes du continent africain à travers les Trophées Mia», ont confié les organisateurs lors de leur sortie médiatique dimanche dernier. C’est une initiative continentale ouverte à ces génies des instruments de musique ressortissants de l’un des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ils sont invités à y prendre part dans cinq catégories que sont ‘’meilleur bassiste’’, ‘’meilleur soliste’’, ‘’meilleur batteur’’, ‘’meilleur saxophoniste’’ et ‘’meilleure composition 100% live’’. Aux meilleurs, il sera décerné dans chaque catégorie, le Trophée Mia. Ensemble, ils seront vus comme le meilleur orchestre de l’année qui va bénéficier d’une tournée régionale de promotion. Félicitation à tous ceux qui ont eu cette belle idée dont dépend l’avenir de la musique en Afrique. Car, il n’y aura pas de musique africaine acceptée dans le monde sans des instrumentistes professionnels, connaisseurs des normes internationales, et créateurs. Et il faut les encourager à propos.

Reste à souhaiter que l’initiative ne constitue pas en elle-même une autre sorte d’injustice dans le rang des musiciens instrumentistes. Car, à voir les catégories ouvertes, certains instrumentistes sont exclus. Certes, cela fera très lourd, voir impossible, de prendre en compte tous les instruments dans une édition du festival, mais pour la première, le champ de composition ouvert par le comité d’organisation n’inclut pas certains. C’est le cas des pianistes. Visiblement, ils ne pourront pas participer à cette première fête de revalorisation du métier d’instrumentiste. Alors que sans nul doute, le ‘’clavier’’ constitue un instrument maîtresse dans la musique pour ne pas parler du premier instrument après la voix. Certainement que ce n’est pas une omission mais une stratégie bien pensée, j’ose le croire, du comité d’organisation à d’autres fins. Vive les doigts, pieds, langues et lèvres magiques au profit de la bonne musique à identité africaine.

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