Diminuée par des défections de la majorité de ses cadres, l’équipe du Bénin a échoué au bout de quatre- vingt minutes de jeu (1-0) et des tirs aux buts, samedi dernier en déplacement face à son homologue du Malawi. Les Ecureuils ne joueront pas les éliminatoires encore moins la Can 2015
C’est avec une équipe A’ dont la plupart des joueurs sortent de l’équipe junior, qu’Ollé-Nicolle a débarqué sur la pelouse des Malawites pour ce dernier tour des préliminaires des éliminatoires de la Can Maroc 2015. Et ce tour a été bien préjudiciable aux Ecureuils qui ont été cueillis à froid dès la 18è minute (0-1). Cette ouverture de score remet les compteurs à zéro car, le Bénin à Cotonou lors du match aller a remporté le match sur le même score. Les joueurs du technicien français Didier Ollé-Nicolle ont dû, donc, courir derrière le score avec une deuxième partie qui a forcé l’admiration de l’entraîneur : «Je suis fier de ces jeunes joueurs qui ont fait une deuxième mi-temps de très bon niveau malgré la pression. Il faut préciser que la plupart sortent des juniors», dit Ollé-Nicolle au micro de nos confrères de Rfi. Mais, ils ne reviendront jamais au score et les Flammes non plus ne vont aggraver la marque. Au bout des quatre-vingt dix minutes du temps réglementaire, les deux équipes se sont retrouvées en égalité parfaite. Et il a fallu passer par les dures et fatidiques des tirs aux buts pour voir les deux cadres de l’équipe du Bénin, le capitaine Stéphane Sessègnon et Khaled Adénon, rater respectivement leurs tirs (3-5 t.a.b). C’est donc le Malawi qui va rejoindre le groupe des éliminatoires où figurent l’Algérie, le Mali et l’Ethiopie.
Ollé-Nicolle : «C’est décevant, nous n’avons pas pu jouer avec nos armes»
Le Bénin est donc éliminé pour cette campagne et va se reposer pour deux ans. «J’ai beaucoup d’amertume et de déception», a fulminé le technicien. Et pour cette déception, Didier Ollé-Nicolle évoque deux raisons. «Déjà parce que se faire éliminer aux tirs au but c’est dur, et aussi parce qu’à part Sessègnon qui a fait son maximum pour venir, notre équipe A était pratiquement absente. Il manquait au moins 14 joueurs». Il a raison et parfois, dans le sport en général et dans le foot en particulier, tout peut se léguer contre vous. Avoir à jouer un match retour à l’extérieur sans plus de la moitié de son équipe type, être reçu dans des conditions misérables, avoir à aligner une équipe éclopée et hétérogène, avoir contre soit les dieux du stade comme sur le troisième tir aux buts des malawites qui échoua sur le montant avant de trouver le fond des filets et se confronter à des conditions d’accueil exécrables: on a l’impression qu’avant le match, il était dit que le Bénin ne devait pas passer ce dernier cap pour se retrouver en poule afin d’avoir une chance de décrocher un strapontin pour la Can 2015. Faute à la Caf qui a échafaudé un de ses calendriers incongrue, contre nature, hors journée Fifa qui a vu le Bénin privé de quatorze (14) de ses joueurs dont six majeurs (Réda, Rudy, Jodel, Imorou, Adéoti et Mouri pour son indiscipline à sa sortie lors du match aller à Cotonou) mais aussi au fait que le Bénin ait à prendre aussi par les préliminaires. Et parlant d’accueil, le Malawi n’est pas le plus Fair-play des équipes en matière de réception. Le Nigéria en a fait les frais et le Bénin était averti. Donc, les hommes de Didier Ollé Nicole ont été accueillis au Malawi par des formalités administratives à l’aéroport à n’en point finir. Les Ecureuils en 72h auraient changé d’hôtel à 3 reprises à la recherche d’une base confortable. Et au finish, ils ont dû se résoudre à rester dans celui à eux affréter par le Malawi. Psychologiquement, les Béninois n’étaient pas au top.
Ollé-Nicolle doit continuer
Mais, il faut aussi noter que la préparation de l’équipe du Bénin n’a pas été professionnelle même avant le match aller. Et depuis cinq mois qu’Ollé-Nicolle a pris les rênes de l’équipe, il n’y eut aucun match amical. Cela nous renvoie à notre éternelle question d’amateurisme dont font preuve les dirigeants de ce football. Et la question qui se pose est de savoir si Didier Ollé-Nicolle va continuer l’aventure. C’était la première défaite du français et pour le long terme il faut qu’on le laisse à la tête de l’équipe. Il n’est d’ailleurs pas contre l’idée: «Si on veut un vrai projet avec le Bénin, il va falloir fonctionner différemment» et il continue «Si cela doit continuer comme cela, je ne compte pas rester. Si à l’inverse il y a une vraie volonté de changer les habitudes, je veux bien remonter les manches ». Pour dire que si les responsables changent leur façon de faire les choses et que le Bénin commence par disputer les matches amicaux, le français pourra continuer le travail. Tout le monde est prévenu.
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