Nomadisme gouvernemental : Naomie Azaria sur les traces de Sofiath Onifadé

Sofiath Onifadé Babamoussa et Naomie Azaria Hounhoui : ces deux femmes ont eu le privilège de servir la République aux côtés du Président Boni Yayi. La première, actuellement vice-présidente de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et postales (Arcep) a passé un peu plus d’un an et demie au Gouvernement, en y occupant divers postes ministériels. 

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La seconde y séjourne toujours. Outre leur passage au gouvernement, ces deux personnalités ont désormais un dénominateur commun : le nomadisme au sein de l’Exécutif. La fréquence des remaniements et la répétition des mauvais castings par Boni Yayi les ont amenées à sillonner plusieurs ministères dans un laps de temps qu’on pourrait aujourd’hui qualifier de record.  

Pendant environ seize mois passés au Gouvernement, Sofiath Onifadé Babamoussa avait dirigé trois différents ministères : l’Energie, le Commerce et la Microfinance. En moyenne un ministère tous les cinq mois. Anciennement Directrice du Centre des Œuvres universitaires et sociales de l’Université d’Abomey-Calavi (Cous-Ac), elle est entrée au Gouvernement le 10 avril 2012 en qualité de ministre de l’Energie. Six mois plus tard, notamment le 12 octobre, elle est mutée à l’Industrie et Commerce. Son séjour à la tête de ce ministère a été de très courte durée. Seulement un trimestre ; le temps de prendre connaissance des dossiers et visiter les structures déconcentrées et décentralisées sous sa tutelle. En effet, en février 2013, Boni Yayi la nomme ministre de la Microfinance. Six mois plus tard, elle est éjectée de l’équipe gouvernementale. Ce fut le 08 août lorsque Boni Yayi a suspendu tout son gouvernement pour en former un autre quelques jours plus tard.

Le « syndrome Sofiath Onifadé »

L’ancienne Directrice des ressources humaines du Port Autonome de Cotonou, Naomie Azaria vit depuis son entrée au Gouvernement une expérience identique à celle de Sofiath Onifadé Babamoussa. Le 11 août 2014, elle est nommée ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs. Début octobre, soit moins de deux mois plus tard, elle devient ministre de l’Industrie et du Commerce. Lors du remaniement du mercredi 21 août dernier, Boni Yayi lui a fait encore changer poste ; la mutant du Commerce à la Famille. En douze mois au gouvernement, elle est à son troisième département ministériel. En moyenne, elle a donc une longévité au poste de quatre mois par ministère.  

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Contrairement à Sofiath Onifadé, Naomie Azaria Hounhoui aura tout de même fait parler d’elle d’une autre manière. Malgré son bref séjour aux Sports et au Commerce, elle a pu mettre fin aux crises à la Fédération béninoise de football et à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (Ccib). Il est évident que les processus de sortie de crises étaient en cours avant son arrivée à la tête des deux ministères. Néanmoins, on pourrait mettre la résolution définitive de ces crises à son actif. Seulement, cela ne la met pas à l’abri du « syndrome Onifadé.» Surtout que, des analystes prédisent d’autres remaniements avant la fin du dernier quinquennat Yayi le 06 avril 2016.

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