Viva il Papa Francesco

Lors de son voyage à Rio, le pape François avait déclaré comme s’il donnait des coups de poing sur une table de noces : « Les jeunes dans les rues veulent être les acteurs du changement.(…) Ne restez pas au balcon de la vie ! (…) Jésus n’y est pas resté, il s’y est engagé ! Engagez-vous comme Jésus l’a fait ! »

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En compulsant récemment le magazine Numéro Spécial 1 j’étais tombé sur ses petites phrases dont voici quelques-unes :

« Aujourd’hui, un chrétien, s’il n’est pas révolutionnaire, n’est pas chrétien… Ne vous laissez jamais prendre par le découragement… Dieu n’a pas attendu que nous allions vers Lui, mais c’est lui qui s’est bougé vers nous … N’ayons pas peur des engagements définitifs, des engagements qui impliquent et concernent  toute la vie. »

Les actes de ce pape jésuite le font obtempérer à l’injonction Perinde ac cadaver des Constitutions de la Compagnie de Jésus ; l’impact apparaît dans l’éditorial de L’Humanité  qui, à propos des « phalanges islamistes les plus extrêmes qui soient », écrivit : « Le représentant du Saint-Siège à l’ONU n’avait pas assez de mots, ce week-end, à l’égard de ceux qui « fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes. »

Dans le gouvernement français, les efforts de Laurent Fabius l’emportent sur les tergiversations de  la C E à Bruxelles ; à l’ONU, le Conseil de Sécurité s’est enfin prononcé ;  les Kurdes vont enfin obtenir des armes pour mieux affronter les djihadistes et, peut-être, en finir avec ceux rançonnent, tuent au nom de quel dieu ?

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La Croix (14-15 août 2014 (fichiers joints) a publié une déclaration de Mgr Bernard Podvin dont devraient prendre de la graine l’archevêque de Cotonou et le R P Goudjo qui ont demandé la tolérance pour Monsieur Thomas Boni Yayi ; l’intervention de Monseigneur Antoine Ganyé dans le contexte de la grève des travailleurs m’avait déjà singulièrement agacé ; aux compatriotes incrédules, psychiquement essouchés de leur pays qui m’ont demandé « le sens de ce soutien terrible », « …vous êtes le fils de grande prêtresse vodunci », « un franc-maçon… »etc., je réponds : j’aime mon pays ; vivre en France depuis 1948 n’a jamais fait de moi un déraciné . Mais le chrétien qui est aussi franc-maçon s’interroge : j’ai lu LETTRE ENCYCLIQUE LUMEN FIDEI  ; quelle leçon en tire le clergé catholique du Bénin ? Plus simplement, les déclarations sans équivoque du pape François le laissent-il de marbre?

Monter dans le train de Monsieur Thomas Boni Yayi ou l’aider à aller encore plus vite n’est pas chrétien : c’est piétiner les syndicats, les travailleurs, la grève des magistrats, celle des enseignants aussi ; c’est afficher son indifférence face à la misère du peuple, c’est contribuer à la « Régression préjudiciable »  du notre pays.Le bénéficiaire de la manne-tolérance ne s’y est pas trompé en utilisant ce terme mainte fois dans son allocution à la Nation lors du 54è anniversaire dont je ne suis pas réjoui parce que, de l’indépendance du Dahomey devenu le Bénin, lui et ses affidés en ont fait un gâchis inimaginable. La vanité, la haine et l’arbitraire ne permettront jamais au Bénin d’être un pays tranquille, paisible, heureux.

C’est parce que j’aime passionnément ma terre natale qu’en condamnant fermement les agissements du gouvernement ainsi que la coterie de son chef,  j’avais écrit dans Bref séjour en Israël  : « Capharnaüm ! Quelle merveille ! Pèlerins en Terre Sainte assis sur les pierres du Temple, il m’est plus d’une fois revenu en mémoire le passage du Nouveau Testament où Jésus mettait les représentants de la Loi en difficulté : avant mon arrivée en France, cet épisode me semblait déjà le parangon de la contestation, un morceau d’anthologie intemporel.

« Dans un site aménagé du Jourdain, hypertouristique, des Africains, notamment anglophones, entraient dans l’eau et s’immergeaient ; j’ai entendu dire que c’étaient des évangélistes ; en observant leur spectacle, j’ai pensé au Béninois Thomas Boni  Yayi en me disant : « il devrait venir ici et les imiter, mais à poil, afin de se purger et se purifier des maux dont il fait souffrir le Bénin. Je crois qu’il n’en sera pas capable. »

« Peu importe, j’ai prié Dieu d’expurger mon pays d’un tel homme et Dieu a dû sourire. « Aide-toi et le Ciel t’aidera » : aux Béninois de s’indigner, de se révolter comme Jésus quand il chassait les marchands du Temple : aux Béninois de s’insurger en bloc contre les thuriféraires de toute étoffe et de tout acabit, les juges en quête de prébendes et corrompus, contre le Médiateur nuisible dont aucun projet n’a été utile au pays, contre les complices de la forfaiture du failli réinstallé au sommet de l’État : c’est en Israël que j’ai lu en anglais (Internet), qu’au Bénin, l’ambassade des USA s’inquiétait des relations du chef de l’Etat. avec des Libanais soupçonnés de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. »

Jean-Comlan K écrit dans Facbook « Doyen, vous êtes grand-père et arrière-grand-père et vous aurez bientôt 88 ans vous n’allez pas vous reposer ? Ce Yayi, il empoisonne la vie du pays mais beaucoup d’intellectuels mangent dans ses mains et vous avez parlé de adogocratie cher doyen, reposez vous, on a besoin de vous… »

C’est gentil, merci, cher Jean-Comlan K nul n’est indispensable ; n’empêche, battez-vous, vous aussi ; j’ai encore la vie devant moi, une longue vie ; eh bien, tant que quiconque voudra emboîter le pas à Monsieur Thomas Boni Yayi, l’abikú né rebelle que je suis me verra face à lui.

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