Profitant de sa présence à Washington lors du sommet Afrique/Etats-Unis, Martin Rodriguez a rencontré le Chef de l’Etat Boni Yayi. A entendre l’homme d’affaires à sa sortie de l’audience, tout s’est si bien passé au point où il annoncé d’ investir dans de nouveaux projets au Bénin. Lui qui fut naguère indésirable, éjecté de la filière coton et contraint à l’exil.
Est-ce là un nouveau deal ou un piège à homme comme le Chef de l’Etat aime si bien le tendre à certains hommes d’affaires ? B ien loin de la Marina, c’est à Washington que Martin Rodriguez a pu rencontrer le Président Boni Yayi. Une des rares audiences, si ce n’est pas la première, que ce dernier lui a accordée depuis qu’il a pris le pouvoir. On s’attendait à ce que cette rencontre soit fortement influencée par le coton. L’homme d’affaires étant un des magnats de la filière mais qui a payé un lourd tribut à la mésentente entre lui et Patrice Talon. On s’attendait qu’il annonce son retour dans la filière, qu’il parle de sa contribution pour l’égrenage en souffrance depuis deux campagnes, mais rien n’y fit. Martin Rodriguez a parlé de son hôtel : le Bénin Marina Hôtel qu’il entend réfectionner. Mais aussi de deux autres projets, la construction d’un hôpital de référence et d’un centre de formation dans les métiers de l’hôtellerie et du tourisme. Trois projets ambitieux d’un coup global de 60 milliards. Seulement voilà, vu la période à laquelle cette rencontre intervient et la situation actuelle du pays, on se demande si Martin Rodriguez a bien fait ses calculs. En effet, au regard de la situation que vivent des hommes d’affaires comme Sébastien Ajavon, Séfou Fagbohoun et tout récemment Samuel Dossou, Martin Rodriguez doit bien craindre pour ses investissements et ses projets. S’il décide d’investir à nouveau au Bénin, c’est que Yayi l’a fortement rassuré, comme il l’a fait par le passé pour Ajavon et pour Samuel Dossou. Il les a attirés, leurs a donné des garanties pourtant par la suite, il les a joués de manière subreptice et sans aucune pitié. Rodriguez, bien qu’il ne soit pas au pays est bien au courant de la mésaventure de ses autres compatriotes. Et là, on peut aussi bien croire que Yayi est sincère avec lui. Peut être voudra-t-il l’utiliser lui, pour écraser et évincer totalement Patrice Talon dont l’ombre plane toujours sur la filière coton ? Peut –être aussi que l’homme d’affaires exilé en Côte d’Ivoire veut utiliser ces trois grands projets comme un cheval de Troie pour revenir au pays avant de prendre sa revanche. Dans l’un ou dans l’autre cas, tout ressemble à un marché de dupe conclu entre deux acteurs qui se doivent d’être méfiants et prudents les uns vis-à-vis de l’autre.
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