Bénin : Bivac, filiale de Bureau Veritas, le nouveau « roi » du port de Cotonou

La société Bivac, filiale du groupe français Bureau Veritas  étale progressivement ses tentacules sur tous les secteurs vitaux du port de Cotonou. Actuellement elle s’active, avec la complicité du gouvernement, pour prendre en main la gestion des scanners.  Ainsi, elle réussirait sa main mise totale sur le port en contrôlant à la fois le guichet unique, le Programme de certification des valeurs et les scanners.

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La société Bivac fait une bonne ripaille économique au port de Cotonou.  Guichet unique, Programme de certification des valeurs(Pcv) – créé sur les cendres du défunt Pvi – et enfin les scanners, elle avale tout et se régale à merveille. Le processus de main mise sur le port démarré avec la gestion du guichet unique des formalités arrive presque à terme avec le bénéfice du marché pour l’acquisition de nouveaux scanners au cordon douanier.  Le gouvernement a lancé un appel d’offres  pour l’acquisition de scanners au port et à l’aéroport. Quatre sociétés se sont manifestées en achetant les dossiers à 5 millions comme le prévoit le dossier d’appel d’offres. Au début, le processus a tout l’air d’aller sur les routes mais à l’heure du choix définitif, la commission a usé de pratiques sibyllines pour écarter certaines sociétés dont les dossiers sont pourtant sans grand reproche. « Les choses ne se sont pas passées dans la transparence », regrettent des sociétés qui ont participé à l’avis d’appel d’offres. Au finish, c’est la société Bivac qui a été retenue pour fournir des scanners à l’Etat béninois. Cet appel d’offres, rappelons-le, intervient dans une période de litige. Lors de la mise en œuvre du premier Pvi, des  scanners avaient été acquis par Benin Control. Ceux-ci sont toujours en place. Mieux, le gouvernement n’a pas attendu que ce contentieux soit vidé complètement avant de lancer un autre appel pour l’acquisition de nouveaux scanners. Cette affaire est même pendante devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada. Mais bien avant l’acquisition des scanners, le gouvernement avait lancé courant Mai 2014 d’autres appels d’offres pour la mise en œuvre du Programme de certification des valeurs(Pcv). A ce niveau aussi, le processus, après des manœuvres subreptices des  membres de la commission interministérielle, avait réussi à faire gagner la même société Bivac. Des sources bien introduites révèlent que le processus d’adjudication définitive  des scanners  est arrivé à son terme et est en passe d’être soumis à l’approbation du conseil des ministres .Une simple formalité , au regard de tout ce qui a été fait depuis la publication des avis de manifestation d’intérêt ,tant pour l’acquisition et la mise en place des scanners que pour la mise en œuvre du Pcv. Au total, , c’est toujours la même société qui se retrouve à la fois avec la gestion du guichet unique, du Programme de certification des valeurs(Pcv) et de l’installation des scanners au cordon douanier. En un mot, tous les projets importants du port autonome de Cotonou se retrouvent dans les mains de Bivac, filiale du Bureau Véritas. Or, c’est justement ce monopole de privé qu’on disait vouloir éviter en écartant Talon et ses sociétés. Allez y comprendre quelque chose !

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Vive la recolonisation française

Lentement et progressivement, Bivac s’installe au port où il règne en maître avec la gestion du guichet unique, des scanners et du Pvc. A l’entrée, elle a dû rencontrer Bénin Control éjecté des lieux par la seule volonté du gouvernement et de son chef. C’est donc Bivac qui, avec la complicité du gouvernement a repris en main presque tous les projets que gérait Patrice Talon à travers Bénin Control. Cette tendance est nationale. Avant Bivac, il y a eu Bolloré utilisé par  le gouvernement pour couper l’herbe sous les pieds de Samuel Dossou et de son groupe Petrolin. Idem pour l’opérateur GEB qui risque de perdre son marché de passeports biométriques au profit de Gemalto, un groupe français. De ce point de vue , le communiqué officiel du dernier conseil des ministres est clair comme l’eau de roche .En présentant l’ex ministre François Houessou comme un « fraudeur » signataire d’un avenant frauduleux à l’opérateur béninois, c’est un boulevard qu’on ouvre  à l’opérateur privé français qui aura désormais accès à toutes les données biométriques de tous les Béninois détenteurs de passeport . On dépouille les nationaux au profit des multinationales françaises à qui on remet officiellement tout les leviers de l’économie nationale.  Ceci est-il prémédité ? Tout se passe comme si  le gouvernement avait signé un contrat secret avec la France pour donner tous les gros marchés du pays à des sociétés françaises. Ou est-ce la rançon à payer pour le soutien subtile mais stratégique de la France à la victoire de Boni Yayi en 2011 ? On se demande bien ce qu’un président en fin de mandat chercherait à dépouiller les opérateurs économiques de son propre pays en leur préférant des intérêts  français. N’est- ce pas une manière subtile de donner des gages  à l’ex -métropole  aujourd’hui empêtrée dans des difficultés économiques sans nom ?Les autorités françaises actuelles   ne seraient-elles  pas ainsi appelées à fermer les yeux sur la forfaiture qui se prépare contre la constitution de février 1990 ? Les jours à venir nous édifieront davantage  sur les manœuvres en cours  pour dépouiller systématiquement les opérateurs économiques nationaux au profit du grand capital français. 

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