Bénin : pourquoi il faut marquer Komi Koutché à la culotte

Rassurer l’opinion nationale et internationale de la disponibilité des ressources pour achever la correction de la Lépi et organiser les élections (Municipales, Législatives et Présidentielles) à venir. C’est bel et bien ce qu’a fait hier jeudi 04 septembre 2014 le ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation (Mefpd) lors d’une conférence de presse tenue à son ministère. Komi Koutché tient visiblement compte de la mise en garde de la Fésyntra-Finances. 

Publicité

« Nous vous conseillons pour votre ascension en tant que jeune ministre, de privilégier les dépenses de souveraineté par priorité et nous nous permettons de vous proposer dans le budget 2015 en préparation, de prévoir les crédits budgétaires nécessaires et de faire les réserves de trésorerie en conséquence pour le financement des élections (communales et municipales, législatives et présidentielles (…) ». Ceci est un extrait de la déclaration de Fédération des syndicats des travailleurs de l’administration des Finances (Fésyntra-Finances) le vendredi 22 août dernier, lors de la cérémonie de passation de services entre l’ancien ministre des Finances, Jonas Gbian et Komi Koutché. Hier, le nouvel argentier national a assuré que l’organisation à bonne date des élections était aussi dans l’intérêt du ministère des Finances. Faut-il déjà présumer que le scénario de 2005 est écarté ? Il faut juste prendre acte de l’engagement de Komi Koutché, le créditer de bonne foi mais le marquer à la culotte. Pour rappel, en 2005 le manque de ressources pour l’organisation des élections fut l’un des scénari imaginés et mis en oeuvre par les thuriféraires du régime Kérékou dans l’optique de permettre au « Vieux Caméléon » en fin de second mandat de s’éterniser au pouvoir. Le ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Cosme Sehlin faisait partie des porteurs de ce scénario. Les organisations de la société civile, notamment les syndicats dont la Fésyntra-Finance, ont fait échec à ces manoeuvres contre la démocratie béninoise. Depuis plusieurs mois, les rumeurs se font persistantes quant à la répétition du scénario de 2005 en 2016 afin de permettre à Boni Yayi de rallonger son séjour à la tête du Bénin. L’actuel président fait aussi son dernier mandat présidentiel, selon l’article 42 de la Constitution. Ce jeudi, Komi Koutché a tenté de couper court à ces rumeurs. Mais il urge de maintenir la veille citoyenne. Et suivre Koutché de près. Car en bon orateur, il n’est pas exclu que dans quelques mois, Komi Koutché porté par la machine Yayi, trouve les mots justes pour nuancer l’engagement pris hier jeudi 04 septembre 2014.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité