Centrafrique : Seleka, anti-balaka et Faca dans le viseur de la Cpi

Le bureau de la procureure de la cour pénale internationale (Cpi) Fatou Bensouda a annoncé détenir des éléments pouvant permettre d’ouvrir une enquête sur les crimes commis en Centrafrique à compter de 2012. Sur la ligne de mire, les combattants Séléka anti Balaka, des Faca de même que leurs chefs respectifs. 

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La Cpi a commis un rapport de 94 pages dans lequel de graves crimes commis en Centrafrique depuis 2012 ont été recensés au terme d’une enquête préliminaire ouverte par la procureure Bensouda saisie par la présidente de la transition dans une correspondance datant du 30 mai 2014. Le rapport dont la Nouvelle Tribune a copie, fait état de « crimes de guerres commis par les Faca Pendant le règne du Président Bozizé entre le 1er et le 23 janvier 2013 ». Sous le même Président Bozizé, selon l’Onu, « des meurtres, des traitements cruels et actes de tortures ont été commis sur des personnes reconnues comme soutiens à l’ex-rébellion de la Séléka ». Le 23 mars 2013, indique le rapport, Amnesty international a rapporté que « 17 personnes ont été sommairement exécutées par des militaires au Cimetière Ndres de Bangui ». L’ex- rébellion de la Séléka dirigée par Michel Djotodia est également indexée dans ce rapport. « Meurtres, des traitements cruels, actes de tortures, pillages, exactions contre des civils… », accablent le mouvement de Djotodia actuellement en exil doré au Bénin. Entre décembre 2013 et avril 2014 rappelle la Cpi dans son rapport, « au total 14 agents des services humanitaires ont été tués en Centrafrique ».

En 2014, le 26 avril, un groupe armé de la Séléka a attaqué un centre hospitalier d’une Ong de service humanitaire basée à Bangui, tuant 16 personnes dont des membres de Msf. Avant cela, le 08 mars, c’est une mission de l’église catholique qui avait subi une attaque meurtrière. Quant aux anti-balaka, milice d’auto-défense d’obédience chrétienne, ils sont également accusés d’avoir commis des meurtres, des pillages et des exactions contre des civils. La Fidh avait à cet effet, rapporté des attaques qu’ils ont dirigées contre des bâtiments religieux comme des mosquées à Bossangoa, Bossembélé et Bouar. Parmi ces mosquées, certaines ont été carrément détruites.

Souhait de Catherine Samba-Panza

Cette enquête avait été souhaitée par la présidente de la transition Catherine Samba-Panza qui a elle-même saisi la Cpi. « Depuis au minimum le mois d’août 2012, avec le développement de différents groupes armés sur le territoire national, des crimes parmi les plus graves ont été commis à Bangui et dans le reste du pays tels que des meurtres, des viols et autres violences sexuelles, des actes de pillages, des déplacements forcés de populations et autres » avait-elle signalé en mai 2014. Mme Samba-Panza avait assuré que son pays était près à collaborer avec la Cpi pour faire la lumière sur ces crimes qui relèvent de sa compétence. La Centrafrique depuis, le 03 octobre 2001 est partie prenante du statut de Rome.

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