Exposition Visa : les déconcertants clichés d’une Centrafrique effondrée

Les Centrafricains peuvent se mirer à l’exposition Visa cette année à Perpignan en France. Difficile de ne pas couler des larmes en voyant ce que rapportent les photographes occidentaux, Michaël Zumstein, Pierre Terdjmann et William Daniels de même que les images de la journaliste française Camille Lepage tuée dans le pays. 

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Les clichés qu’ils présentent sont effarants. Ils témoignent d’un déchainement de Centrafricains contre d’autres Centrafricains. Sur ces images, on voit une Centrafrique ruinée, atteinte des malédictions apocalyptiques. L’humanité a disparu, laissant la place à l’animosité extrême où des humains se poursuivent comme dans une course entre un prédateur et une proie. Des images d’insoutenables, d’horribles scènes  nées de l’irresponsabilité des hommes politiques, de leurs aversions au dialogue fructueux, de leurs intolérances, de leurs égos.

Du récit des photographes

Dans Centrafrique, De terreurs et de larmes, le photographe Michaël Zumstein rapporté par Rfi, explique qu’il a été témoin de scènes d’horreur qui se sont amplifiées à mesure que le conflit augmentait en intensité.  Il a vu des gens manipulés qui étaient aveuglés par la haine. Et c’est là la question. Qui sont ceux qui ont retourné les Centrafricains, les uns contre les autres ? Comment des chrétiens et des musulmans –si on concède que le conflit est religieux- qui ont toujours vécu en parfaite symbiose, en harmonie sont parvenus du jour au lendemain à se haïr de cette façon ? La même question reste posée quand on tient également compte du récit du photographe Pierre Tedjmann qui raconte selon Rfi, avoir été « face à des à des familles musulmanes blessées qui essayaient de fuir, corps mutilés, crânes ouverts ». Question également invariable, face aux images, de crise humanitaire en Centrafrique de William Daniels. Celui-ci, qui a pu rencontrer la journaliste française tuée, Camille Lepage,  témoigne aussi d’expression horrifiante de haine et de barbaries. De son explication des origines du conflit, on retient le sous-développement  chronique et le manque de perspective des jeunes  qui se font facilement enrôlés pour aller tuer leurs frères. Pourtant, de part et d’autre, chez les chrétiens et les musulmans il y a de nombreux pauvres qui ont vécu en harmonie jusqu’à une date récente ! Qui donc ont fait ça ?

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