Les troublantes révélations de Mathurin Coffi Nago à Bopa le 31 Août 2014 (audio)

(la version audio réservée aux abonnés) Vous aves tenté à travers différentes interventions que j’ai suivies avec beaucoup de plaisir avec un brin d’amertume bien attendu, vous avez tenté de faire quelque peu le bilan, vous avez exprimé beaucoup de préoccupations, vous avez exprimé beaucoup de regrets voir des déceptions. 

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Je voudrais dire que moi-même autant que vous, au terme ou presque au terme de notre parcours politique, au cours de la 5ème et de la de la 6ème législature, au terme de ce parcours, nous aussi nous exprimons beaucoup de regrets, nous exprimons beaucoup de déceptions. Et si on essaie de retourner au début de ce parcours, je dois dire quand même que nous avions estimé un certain nombre d’espoirs, nous avions beaucoup d’espérance, nous avions fait les choix avec beaucoup de joie, beaucoup de détermination, beaucoup d’engagement. Et comme nous le disons vulgairement chez nous, quand nous disons oui, nous ne disons plus non. Quand nous nous engageons aux cotés des uns et des autres pour réaliser des objectifs, il s’agit d’un engagement franc et sincère. Et c’est dans cette position, dans cette posture que nous sommes aujourd’hui. Nous avons dit oui, nous nous sommes engagés, nous avons posé des actes, et des actes majeurs, nous sommes restés aux côtés des principaux responsables, nous les avons défendus corps et âme cela parce que nous sommes des gens sincères, nous sommes des gens honnêtes, fidèles et déterminés.

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C’est cette culture de fidélité et d’engagement que nous avons et personne ne peut nous dire aujourd’hui que nous avons failli dans cette mission d’engagement, dans cette mission de fidélité aux objectifs politiques que tous ensemble nous nous sommes assignés. Personne, personne ne peut nous reprocher cela. Mais il faut être à deux pour respecter les engagements. Il faut être à deux pour que tout cela soit respecté et peut-être que les déceptions que nous exprimons, les regrets que nous exprimons viennent du fait que le respect des engagements n’est pas partagé. Peut-être que le respect des engagements, de la fidélité et de la sincérité n’est pas partagé par tous. Pour mieux mettre en exergue tout ce que nous avons pu faire en termes d’engagement, de fidélité, de détermination, je voudrais repartir au début, en 2006. Je voudrais dire qu’en 2006, beaucoup de collègues et de frères et sœurs m’ont sollicité pour être candidat à l’élection présidentielle de mars 2006. J’ai décliné l’offre en disant aux uns et aux autres que peut-être que l’heure n’a pas sonné et qu’il fallait regarder parmi les candidats en lice pour choisir celui qui nous paraît le plus à même de remplir nos souhaits, de satisfaire nos préoccupations. C’est ainsi que nous sommes allés aux côtésdu président Yayi Boni que nous avons servi tant au cours des différentes élections que lors de la mise en œuvre de sa politique de développement. Nous l’avons servi honnêtement, sincèrement parce que la trahison, l’infidélité ne sont pas notre vocabulaire. La trahison ne fait pas partie de notre culture. La culture que nous avons reçue, l’éducation que nous avons reçue nous impose de nous engager et de respecter nos engagements. Je pense, et vous l’avez vu du reste que nous n’avons pas du tout alors fait autre chose que ce  que nous impose, ce que nous a imposé notre culture. Et après les élections de mars 2006, nous avons été appelé  au gouvernement. Et au gouvernement, nous avons passé exactement un an. Nous avons travaillé dans le gouvernement du président Yayi Boni avec beaucoup de plaisir et beaucoup d’engagement. Et les agents et cadres et les collaborateurs qui étaient avec moi dans ce ministère continuent de parler de ce passage bref que nous avons eu au niveau du ministère de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Cela nous a, certainement cela a permis que on nous fasse davantage de confiance. Et c’est ce qui a probablement justifié que nous nous retrouvions un an plus tard, donc en 2007, à la tête de lAssemblée Nationale. Et là, vous l’avez rappelé tout à l’heure, à partir de février 2008, nous avons été l’objet d’une crise ouverte. Une crise extrêmement difficile et tous les responsables de la majorité parlementaire ont été tous d’accord que  ensemble avec les collègues députés de la majorité, nous avons fait un travail important. Nous avons mené un combat important, un combat d’engagement, un combat de fidélité. Je ne voudrais pas rentrer dans les détails mais nous étions sollicités à gauche à droite. Mais ce combat que nous avons mené pour l’Assemblée Nationale, pour le chef de l’Etat, pour le gouvernement mais surtout pour la démocratie béninoise et pour la nation béninoise, ce combat là, nous l’avons poursuivi jusqu’au terme de notre mandat, de notre premier mandat. Je voudrais vous dire aujourd’hui, vous avez rappelé que ce combat, nous l’avons peut-être fait pour un gouvernement, pour un chef d’Etat, mais nous l’avons fait parce que nous avions une conviction. Notre conviction, c’est que la démocratie aujourd’hui dans notre pays, c’est notre trésor commun, c’est notre trésor principal. Nous n’avons pas de pétrole, nous n’avons pas d’uranium mais ce qui attire les uns et les autres de l’extérieur vers le Bénin, ce qui fait le label, le quartier du Bénin, c’est sa démocratie, c’est son modèle démocratique. Donc ce combat que j’ai mené avec mes autres collègues, c’est de préserver la démocratie et de la renforcer. Je pense que vous serez d’accord avec moi si j’affirme ici et maintenant que ce combat nous l’avons réussi. Nous l’avons réussi et cela est certainement à l’origine de notre reconduction à la tête du parlement du Bénin pour une deuxième législature, pour la sixième législature. Et depuis lors, le travail qui a été abattu à l’assemblée nationale, est un travail incommensurable, un travail gigantesque. Ce travail, nous l’avons tracé suivant deux axes. Ce travail nous l’avons orienté vers deux objectifs ou trois objectifs pour être plus complet. Premier objectif, encore une fois, c’est la préservation et le renforcement de la démocratie. Nous l’avons fait au cours de la législature précédente. Nous avons renouvelé cet objectif parce que il nous parait essentiel. Nous avons travaillé dans ce sens. Et c’est ce qui explique les nombreuses lois que nous avons votées. Des lois que nous avons qualifiées de majeures parce que elles doivent pouvoir nous permettre de préserver la paix et la sécurité, d’éviter toutes les sources potentielles de troubles post électoraux. Et vous direz, vous posez la question alors de savoir pourquoi après tous ce qui a été fait, après tant d’engagement, après tant de fidélité, après tant de détermination au côté du gouvernement, aux côtés du chef de l’Etat, pourquoi alors il n’y a pratiquement pas de retombées au niveau de la commune qui est celle d’origine du président de l’Assemblée Nationale. Je pense que c’est une question légitime. Toute personne est en droit de se  poser cette question. Oui. Quand on participe à la préparation de la sauce, on est en droit de réclamer sa part. Et surtout quand on y participe avec forte conviction, avec détermination au détriment même de sa santé, au détriment même de sa dignité, au détriment même de son amour propre, quand on participe à préparer le repas, c’est vrai, on est en droit d’en attendre quelque chose, on est en droit de réclamer sa part. Et j’ai écouté toutes les questions qui ont été posées à ce sujet, quel est l’impact de votre engagement, de vos actions à la tête d’une de nos institutions, d’une de nos grandes institutions, l’impact sur la vie des populations de votre commune d’origine puisque chacun de nous est de quelque part. Je dois répondre avec sincérité que l’impact n’est pas reluisant. L’impact n’est reluisant ! Pendant les 7 ou 8 ans que je suis en train de faire à l’Assemblée  Nationale, je n’ai jamais cessé d’aller vers le gouvernement pour exprimer l’urgence qu’il y a pour certains travaux. Mais je peux vous poser une question. Est-ce qu’on a besoin tous d’être au gouvernement d’abord avant de réaliser les projets qui ont été prévus par le gouvernement lui-même, est-ce qu’on a besoin d’être au gouvernement. On n’a pas besoin. Parce que le gouvernement est là pour tout le monde, le gouvernement est là pour toute la nation, mais je note que il faut être là derrière pour demander, demander comme si on quémandait le développement. Je l’ai fait pendant 7 ans. Et malheureusement, je n’ai pas réussi. Je n’ai pas réussi tout simplement parce que la dernière décision ne m’appartient pas. Moi je fais les démarches et je me dis que normalement ça devrait se faire, une fois que c’est prévu par le gouvernement lui-même. On pourrait se poser la question de savoir pourquoi il en est ainsi. Chacun de nous peut tenter une réponse. Vous avez parlé de la bretelle de Bopa. La fameuse bretelle d’1km200. 1km200 ! 1km200 ! Cette bretelle n’est pas un projet nouveau. C’est une composante du grand projet de route Comè- Possotomè-Bopa jusqu’à Zoungbonou un projet qui a été négocié sous le gouvernement du président Kérékou. Le financement n’avait pas été totalement bouclé au temps du président Kérékou. Il l’a été en 2008 quand le président Boni Yayi est arrivé. On a fait les travaux en 2008-2009 mais en abandonnant  la bretelle. Les populations ont exprimé leur mécontentement, j’ai essayé de porter leur voix plus loin. J’ai rencontré le Chef de l’Etat à plusieurs reprises et de démarche en démarche on a fini en 2009 par inscrire dans un des projets de l’Etat l’achèvement ou la construction de cette bretelle. Mais je dois vous dire avec beaucoup de regrets, que une fois que cela à été programmé, quelques jours après, le même gouvernement a retiré ce projet de son portefeuille au cours d’un conseil des ministres. Je vous donne ces détails pour que vous puissiez comprendre. Un projet, ou une bretelle dont la construction paraît urgente, dont la construction a été demandée avec insistance par les populations dont la voix a été portée par la deuxième autorité de l’Etat, autour de laquelle il y a eu consensus pour que les travaux soient réalisés urgemment. La communication sous mon impulsion a été rédigée étudiée. J’ai rencontré  tous les ministres qui étaient concernés, le chef de l’Etat, à force d’insister d’insister ,ce dossier à été programmé. Et quelques semaines après, sans rien me dire, au cours d’un conseil des ministres, on a décidé d’enlever encore du budget général ce projet de bretelle. Et grâce à certains ministres qui m’ont fait l’amitié parce qu’ils étaient sidérés qu’ils m’ont fait l’amitié de me porter l’information, en me disant mais monsieur le Président, on ne comprend rien. Nous avons tout fait, ça a été programmé mais au cours de ce conseil des ministres, la décision a été prise d’enlever ce projet. J’ai exprimé mon mécontentement au Chef de l’Etat. Mais je ne vous dis pas la réponse qui m’a été servie. Mais c’est depuis 2009. Est-ce que l’on peut imaginer un tel comportement en cette période de crise où je m’évertuais à me battre, est-ce qu’on pouvait imaginer cela ? Je vais essayer d’être court. Parce que, loin de moi je décourager, j’ai continué les démarches en rencontrant le chef de l’Etat, en rencontrant les ministres concernées, en demandant instamment, en suppliant même que cette bretelle soit enfin réalisée. J’ai tout fait, j’ai supplié supplié, jusqu’à l’approche des élections présidentielles et c’est à cette occasion que j’ai dit mais ce projet, cette bretelle qui n’a pas été réalisée a été un thème de campagne pour les adversaires du Chef de l’Etat. Je lui ai dit, ce n’est pas seulement contre moi, c’est aussi contre vous. C’est suite à ça qu’on a décidé de réaliser le projet mais cela n’a pas été réalisé non plus. Même si comme l’a dit quelqu’un tout à l’heure, une institution bancaire de développement, la banque africaine de développement a eu l’amabilité compte tenu de la situation et sur proposition d’un des ministres en charge des travaux publics, a eu l’amabilité de dire nous allons vous aider pour qu’enfin cette bretelle soit réalisée. On a estimé le coût de construction de cette bretelle à un milliard et demi  et le gouvernement béninois suite à ses démarches à l’endroit de la Banque africaine de développement a sollicité quatre milliards et demi pour la réalisation de cette bretelle. Le coût est de un milliard et demi. J’ai dit  qu’à cela ne tienne, l’essentiel c’est que ça soit réalisé. Les fonds ont été débloqués mas la bretelle n’a pas été réalisée. J’ai posé la question au ministre des Finances qui était là en ce moment lors de l’étude du budget général de l’Etat, j’ai dit mais où sont passés les quatre milliards et demi puisque je constate que dans le projet de budget vous n’avez pas prévu les fonds pour cette bretelle. Il m’a répondu monsieur le président, il vaut mieux ne pas en parler ; les choses sont déjà ficelées au niveau du budget on ne pourra pas changer grand chose mais je vous promets qu’après le vote du budget, nous allons tout faire pour trouver des fonds pour réaliser cette bretelle Je suis pour la nation, je ne vais pas bloquer un budget à cause d’une bretelle. J’ai dit  je vous crois sur parole, l’essentiel c’est que vous puissiez m’ôter de la plante du pied enfin cette épine que apparemment des gens ont bien voulu me  placer là. Mais les choses n’ont pas été simples non plus et nous avons continué ainsi. J’ai été parfois dur vis-à-vis des responsables gouvernementaux en disant vous faites cela exprès  vous trouvez les moyens, vous avez réalisé des routes un peu partout, vous trouvez les moyens importants pour aller réaliser des caniveaux important un peu partout mais le kilomètre de bretelle là, c’est difficile à gérer. Et quelqu’un de me répondre, quelqu’un, un amis de me répondre, mais tout ça c’est fait contre vous. On veut vous fragiliser, on veut vous déstabiliser. On fait tout ça pour fournir des arguments à vos adversaires politiques. Beaucoup de personnes m’ont dit. Et je dis en même temps que tout cela a commencé en 2008, en 2009. Quelqu’un a parlé de paradoxe. Tout cela a commencé en 2008, en 2009 pendant que nous nous battions pour préserver la démocratie, sauver le régime en place. Est-ce que l’on pouvait croire en cela ? Ce fait là que un acteur du régime faisant partie de la majorité parlementaire décide délibérément de l’affaiblir, de le fragiliser alors que dans le même temps, on a besoin de lui Est-ce qu’on peut croire à ça ? Je me suis dit ce n’est pas vrai. Je me suis dit, c’est une apparence, mais l’apparence a continué, à s’est renforcer …. 

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