Un processus de dédouanement plus simplifié, plus rapide et qui ne s’embarrasse guère de paperasse. C’est la grande innovation apportée par la Société d’exploitation du guichet unique(Segub) aux réformes douanières. Nommé « dématérialisation des procédures de dédouanement », le Chef de l’Etat en cerne mieux les contours après la séance de travail qu’il a faite ce matin au Conseil national des chargeurs du Bénin(Cncb) avec tous les acteurs de la filière.
Transporteurs, commissionnaires agréés en douanes, opérateurs économiques, responsables de l’administration douanière, officiers des eaux et forêts, membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin avec à leur tête le Président Jean-Baptiste Satchivi et un monde fou d’anonymes…tous étaient présents ce matin à la réunion avec le Chef de l’Etat. La présence de tous ceux-ci, tout ce beau monde témoigne d’ailleurs de l’importance que chacun d’eux accorde à cette réforme.
Et c’est d’ailleurs le Chef de l’Etat qui se fait lui-même le chantre de ses réformes. Il a réitéré sa volonté de poursuivre contre vents et marées ces réformes. C’est pourquoi, dit-il, il faut aller très vite avec la dématérialisation des opérations de dédouanement pour rendre plus compétitif le port de Cotonou. Une réforme majeure dont la mise en œuvre par le gouvernement n’est possible qu’avec le concours du secteur privé. C’est ce qui explique le choix de la Société d’exploitation du Guichet unique du Bénin (SEGUB) dont les résultats dans le domaine de la logistique forcent l’admiration.
La solution Segub
Selon M. Thierry Verdier, Directeur général de Segub, la solution que propose sa société dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement permettra de dématérialiser l’ensemble des documents qui entrent dans le cadre du dédouanement des marchandises avant leur arrivée au port. « Le service du Guichet unique qui a été mis en place par le gouvernement avec l’implication des acteurs permet de gérer les étapes depuis l’envoi du manifeste des navires jusqu’à la sortie du port. Il s’agit d’étendre les fonctionnalités de dématérialisation à l’ensemble des documents qu’émettent les ministères sous forme d’autorisation, de certificat…pour permettre aux opérateurs portuaires de ne plus perdre le temps. On est donc dans le même schéma de gain de temps comme ce fut le cas lors de la mise en place de la solution du guichet unique. Tout ceci est rendu possible grâce à la mise en place d’une plateforme technique qui va pouvoir permettre de passer de 14 jours à un ou deux jours », a dit M. Verdier.
Les explications apportées par le chef du Projet vont combler les attentes du Chef de l’Etat et de tous les acteurs présents au Conseil national des chargeurs du Bénin. Après avoir rappelé les objectifs de la Segub que sont : la simplification des procédures, l’amélioration de la logistique actuelle et l’optimisation des opérations de recouvrement, le Chef du Projet de dématérialisation de liasse de dédouanement a indiqué que la Segub travaille sur deux axes à savoir : la prise en compte de tous les acteurs et de toutes les spécificités des différents acteurs. Les bénéfices de ce projet pour les administrations sont : un contrôle plus simple grâce à un système de validation informatisé, l’assurance de contrôler tous les biens entrants et sortants grâce à une réconciliation automatique avec le manifeste douanier, un gain de temps pour tous les agents des ministères avec la dématérialisation des procédures, un archivage électronique facilitant la recherche d’information, une meilleure synergie interministérielle grâce à un partage des informations selon les niveaux d’accès et un module de statistiques performant au service des décideurs. Pour le secteur privé, ce sera plus de visibilité et de rapidité dans le traitement des dossiers, zéro document papier à fournir grâce à un système de stockage partagé de documents en ligne, zéro information redondante à fournir grâce au Document Administratif Unique, une facturation centralisée et un accès simple aux réglementations en vigueurs avec des mises à jour quotidiennes.
Passer de 14 à 2 jours
Avec la réforme de dématérialisation, l’ensemble des documents, désormais informatisés et réunis sous l’ap-pellation de documents administratifs uniques, devrait permettre de passer de quatorze à un ou deux jours ouvrables. Ce qui devrait avoir un grand effet d’entraînement sur l’ensemble de la chaîne avec à la clé l’accroisse-ment des performances du port de Cotonou et l’amélio-ration sensible de ses revenus fiscaux. Mais avant d’arriver là, il y a des étapes à suivre. Dans sa phase pratique, le Projet suivra des étapes. Au nombre de celles-ci, il y a mise en place des machines, le cadrage final et validation des processus par et avec les acteurs concernés, la livraison et déploiement des modules, la formation des structures pilotes, le lancement des opérations avec les structures pilotes et la communication auprès des publics cibles, la formation de tous usagers, l’accompagnement des usagers sur les premiers dossiers. « Ces différentes étapes doivent tenir dans un délai de dix mois compressibles en fonction des besoins du gouvernement », a rassuré M. Alapini de la Segub après les nombreuses questions des acteurs présents sur les inquiétudes et les zones d’ombre. A la fin, M. Thierry Verdier appuyé par son collègue Alapini ont répondu à toutes ces préoccupations en rassurant les uns et les autres que ce que fera la Segub dans le cadre de projet n’a rien à avoir avec la certification des valeurs en douane. Cette précision vaut la peine d’être faite, a dit M. Alipini qui répond ainsi à tous ceux qui font des procès d’intention à la Segub dans le cadre du processus lancé par le gouvernement béninois dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de certification des valeurs en douanes
Laisser un commentaire