Il est encore trop tôt pour les Burkinabès de crier à la victoire « absolue ». Pris au dépourvu par l’armée qui veut avoir le contrôle du pays durant la transition, le peuple burkinabé doit encore tenir bon selon Mariam Sankara, la veuve du capitaine Thomas Sankara, le président burkinabé assassiné dans le putsch ayant conduit Blaise Compaoré au pouvoir.
« Je demande à tous les acteurs, tous ceux qui ont contribué au départ de Blaise, au changement, d’être unis et vigilants afin que cette victoire aboutisse à des élections libres et transparentes » a-t-elle lancé sur Rfi. Avant de parler d’élection il faut bien une période de transition. Et qui pour diriger le pays durant cette période ? C’est à ce niveau que l’armée et le peuple se heurtent. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, l’ex numéro2 de la garde présidentielle de Blaise Compaoré qui a été imposé par l’armée n’a pas la bénédiction de la rue qui reste encore mouvementée pour exiger une transition civile consensuelle.
La révolution se poursuit donc au pays des hommes intègres où un autre manifestant a trouvé la mort dans un courageux assaut sur la télévision nationale gardée par des militaires armés jusqu’aux dents. Résurrection de Sankara Cette révolution qui se poursuit à Ouagadougou, opine la veuve de Thomas Sankara, est la résurrection de l’idéologie révolutionnaire de son mari. Parmi les manifestants, se trouvent de nombreux jeunes qui n’ont pas connu Thomas Sankara de son vivant, mais pourtant agitent des idées venant de lui. «Qu’ils perpétuent cette mémoire, c’est une réhabilitation », se réjouit Mariam Sankara qui indique que «la place de la révolution » rebaptisée « place de la Nation » est redevenue « place de la révolution » comme elle était appelée du temps de son mari.
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