Alors qu’il est annoncé que la douzième édition du Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb) est provisoirement reportée sine die en raison du contexte sanitaire en Afrique de l’Ouest, il apparaît que les réelles causes sont autres.
Adieu l’édition 2014 du Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb). Sauf cataclysme à provoquer par le ministère de la culture, le Fitheb ne se tiendra plus en 2014. Et pour quand ? On ne sait. Le comité d’organisation dirigé par M. Ousmane Aledji, directeur nommé by force, par le «tout-puissant» ministre de la culture Jean-Michel Abimbola a annoncé avoir «pris la responsabilité de reporter sine die la douzième édition du Fitheb initialement prévue du 06 au 14 décembre 2014» afin d’«assurer la sécurité de tous», considérant le contexte sanitaire toujours préoccupant en Afrique de l’Ouest. Donc à cause de l’épidémie d’Ebola à demi-mot. Seulement, il est difficile d’avaler cette couleuvre. Bien que la principale raison avancée soit valable, le directeur du Fitheb Ousmane Aledji, grand acteur culturel, a laissé transparaître à l’analyse qu’il n’a pas les cartes en mains et qu’il lui fallait trouver un subterfuge pour se sauver la face. Premier constat, après avoir tenu il y a deux mois, une conférence de presse pour annoncer la programmation définitive de l’évènement, c’est à un mois de son ouverture qu’il se rend compte qu’Ebola fait des ravages en Afrique de l’Ouest. Au-delà, dans son message, le directeur du Fitheb a étalé l’absence de synergie entre le comité d’organisation qu’il dirige et le ministère de tutelle. «Cependant, le report de cette édition reste sous réserve de l’arbitrage du ministère de la Culture du Bénin» a-t-il ajouté après avoir indiqué, faut-il le rappeler, que son comité a «pris la responsabilité de reporter sine die la douzième édition du Fitheb initialement prévue du 06 au 14 décembre 2014».
Marionnette ou mouton de panurge ?
Sommes-nous en face d’un comité d’organisation agissant comme une marionnette ou un mouton de panurge ? La question mérite d’être bien posée. Ceci en raison du manque d’assurance qu’on relève dans la démarche du directeur qui conclut son message aux compagnies et professionnels de théâtre en ces termes «nous ne manquerons pas de vous informer des prochaines évolutions». Comme quoi, le comité d’organisation n’a pas consulté son ordonnateur avant de prendre unilatéralement cette décision. Ce faisant, le directeur du Fitheb compromet d’ores et déjà le ministre Jean-Michel Abimbola qu’il place devant le fait accompli. Pourra-t-il, contre l’avis du directeur, décider de maintenir le Fitheb pour la période du 06 au 14 décembre 2014, au risque d’être celui qui fait courir des risques aux participants ? Confirmera-t-il la décision du report au risque de perdre la face devant ceux qui avaient prédit qu’il ne pouvait pas tenir le pari de l’organisation de l’évènement en cette année ? Jean-Michel Abimbola a le dos au mur après avoir joué au «Hercule» de la culture béninoise en invalidant le choix de Erick Hector Hounkpè pour imposer celui qui est là actuellement.
Décision inconséquente
La décision que vient de prendre le comité d’organisation du Fitheb sans consulter le ministre de tutelle paraît inconséquente et dénote d’un amateurisme dont on était à cent lieues de s’attendre connaissant les compétences de M. Ousmane Aledji qui ne sont plus à égrener. Annoncer à des compagnies et professionnels nationaux et internationaux engagés dans des préparatifs déjà avancés que l’évènement est reporté sine die à un mois d’ouverture, témoigne d’un manque de considération et de respects envers eux. Aussi, cette décision arrive alors que le Bénin a accueilli récemment le pèlerinage marial de Dassa qui dépasse de loin le Fitheb en termes de mobilisation de monde venant de plusieurs pays. Sans oublier que dans ce même mois de décembre, se tiendra un autre grand pèlerinage, celui annuel et mondial des fidèles de l’Eglise du christianisme céleste. Les raisons de ce report sont donc autres que celle avancée. Selon certaines indiscrétions, le véritable problème qui se pose à la tenue du Fitheb est celui du financement qui ne serait pas encore disponible. Et si tel est le cas, on peut déjà oublier le rêve d’une douzième édition du Fitheb avec le gouvernement qui accablé par le souci d’organisation, à bonne date, des élections cruciales au Bénin
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