Le débat politique s’est appauvri au Bénin ces dernières années. Au point où les différents candidats à la présidentielle de 2016 n’en font pas une préoccupation. Tous bougent sur le terrain mais on ne sait pas trop ce qu’ils proposent au peuple. Lors d’une dernière déclaration, Ganiou Soglo s’en désole. Lui qui a toujours fait des propositions concrètes pour le développement du pays.
Fils cadet du président Soglo, Ganiou essaie aussi, à l’instar de son frère aîné Lehady, de se donner la trempe d’un homme politique. Il en revendique même cette casquette avec fierté, comparant la famille Soglo aux grandes dynasties américaines où la politique s’apprend en famille comme les Kennedy, les Bush…. Il a été élu deux fois député et nommé ministre de la jeunesse et des sports. En 2006, il a été candidat à l’élection présidentielle. Certes, il n’avait pas fait un bon score mais il avait été un candidat de caractère. Il fut l’un des rares candidats à brandir un projet de société. Un projet de société dont le socle est le sport. En effet, au moment où il fut député lors de la 4è législature, il fut l’initiateur d’une proposition de loi sur le financement du sport. Il s’agit d’une loi ambitieuse qui trouve des solutions efficaces au financement du sport afin d’en faire une véritable industrie au service du développement. Pour lui, le sport doit générer des emplois et des ressources financières qui doivent contribuer au développement. Il ne peut pas continuer à être seulement un secteur budgétivore pour l’Etat. Mais aujourd’hui, que constate-t-on ? La plupart des candidats potentiels qui se préparent pour aller à la présidentielle de 2016 n’ont pas des projets de candidats et ne prônent guère une vision politique claire et conséquente. On les voit déjà se promener, annonçant partout leurs ambitions de diriger le Bénin. Mais leur discours occulte l’essentiel. Quelle est leur vision politique ? Leurs projets de société ? Quelles sont leurs solutions au problème du sous-développement ? Aujourd’hui, on voit la même logique. Chacun essaie de passer par les œuvres sociales et leur extrême générosité pour susciter l’estime et le soutien des populations. C’est justement ce qu’a déploré le ministre Ganiou Soglo.
Barrer la voie aux aventuriers
Selon Ganiou Soglo, la plupart des hommes politiques utilisent les jeunes comme des mendiants politiques à qui ils donnent des miettes pour juste accéder à des postes de responsabilité. En 2012 sur Golf Tv, il a fait quelques propositions pertinentes pour sortir notre pays du sous -développement. Sur le plan économique, il plaide pour des réformes vigoureuses et une politique volontariste en faveur du secteur des petites et moyennes entreprises (Pme). Ceci demande que la politique nationale de l’emploi se repose sur le secteur privé, notamment les Pme. Et elle doit être accompagnée d’une réforme bancaire afin de faciliter la création et le fonctionnement de ces Pme grâce à un fonds de garantie. Il envisage une incitation fiscale au secteur formel pour tous les corps de métiers artisanaux afin d’élargir l’assiette fiscale. Par ailleurs, disait-il, il y a des questions urgentes à régler. Il s’agit du toilettage de la Lépi afin d’envisager sereinement les municipales 2013 ; la réduction du train de vie de l’Etat avec un gouvernement resserré ; la question du logement que nous devons aborder avec réalisme, le développement du tourisme culturel et de l’économie culturelle, créateurs de richesse et pourvoyeurs d’emplois. « Je demande expressément une conférence nationale pour définir notre modèle économique pour les prochaines années. La question de l’emploi et de l’épanouissement de la jeunesse béninoise sont le cœur de mon combat politique », avait-il conclu. On voit que Ganiou Soglo est un homme politique qui a quelque chose dans la tête et qui peut changer les choses s’il devient président. Quid des autres qui courent dans nos villes et campagnes et qui cherchent le pouvoir ?
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