Dialogue politique national : l’opposition fait capoter la rencontre

Annoncé précipitamment  lundi pour se tenir ce jour, le dialogue politique national a fait long feu. Les conditions posées par les responsables de la Plateforme n’ont pu être respectées par le gouvernement qui décide encore de la date du 05 décembre de façon unilatérale.

A l’instar de la plupart des initiatives du gouvernement, le dialogue politique national risque de ne jamais se tenir. On se rappelle que c’est le vendredi dernier, en fin de semaine qu’il a été annoncé. Le Chef de l’Etat avait envoyé auprès de Bruno Amoussou, président de l’Union fait la nation (membre influent de la Plateforme) les ministres Gustave Sonon chargé des relations avec les institutions, Jean Dansou  de la communication et sa Directrice de cabinet Eléonore Brun Hachemè pour l’inviter à participer à un dialogue politique national qui devrait se tenir le 03 décembre.  Connaissant la propension du Chef de l’Etat à jouer dans la division, Bruno Amoussou s’est entouré habillement de quelques figures de proue de la Plateforme : Idjii Kolawolé, Lazare Sèhouéto, Séraphin Agbangbata et Rafiatou Karim. La Plateforme parce qu’il y a près d’un an, l’Un s’était résolue à ne plus dialoguer avec le gouvernement, ayant compris que cela ne donnerait rien avec Yayi. C’est donc avec ses responsables de la Plateforme que les émissaires de Yayi ont discuté. Le dimanche soir, Bruno Amoussou convoque presque tous les présidents des formations politiques membres de la Plateforme pour leur faire une restitution de la séance du vendredi. C’est alors que la Plateforme pose quelques conditions pour la tenue d’un bon dialogue. D’abord, elle demande au gouvernement de la saisir officiellement par un courrier dans lequel il notifie tous les acteurs politiques qu’il a invités, le contenu du dialogue. En un mot, les sujets qui seront abordés et ceux qui porteront la voix du gouvernement.  Depuis, le gouvernement n’a pas pu apporter les réponses à ces préoccupations de la Plateforme, faisant ainsi échec et  de façon unilatérale à l’échec des assises prévues pour ce jour.

Publicité

Tel un cheval de Troie

Après avoir fait échouer lui-même la première rencontre, le gouvernement annonce hier soir par le biais de son ministre chargé des relations avec le parlement Gustave Sonon, l’intention du gouvernement de convoquer à nouveau la rencontre pour le vendredi prochain. Invité sur le plateau de la télévision nationale, le ministre semble affirmer que toutes les conditions imposées  par la Plateforme sont remplies par le gouvernement pour que ces assises se tiennent comme prévu. Mais un responsable de la Plateforme joint au téléphone ne partage pas l’avis du ministre sur cette question. Selon lui, le gouvernement n’a toujours pas satisfait à toutes les conditions posées par eux. Entre autres, la Plateforme avait demandé que le gouvernement associe toutes les autres forces de l’opposition et même celles sociales. Pourtant, ce n’est pas le cas. Le Prd n’a pas été par exemple contacté. Ceux qui  disent que l’organisation de ces assises vise l’objectif de diviser l’opposition n’ont pas trop menti. On se rappelle que le projet de dialogue politique n’est intervenu que quelques heures après l’annonce par la Plateforme de la tenue de la marche du 11 décembre. Comme à ses habitudes, Yayi voulait utiliser ses assises telles un cheval de Troie pour infiltrer l’opposition pour mieux la déstabiliser. Si ce n’est pas cela les vraies intentions du gouvernement, cela y ressemble fort bien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité