Fermeture des sites de dragage de sable : Boni Yayi démontre son mépris pour les investisseurs nationaux

Une résolution du conseil des ministres a prévu la fermeture des sites de dragage de sable à Akogbato sans une concertation avec les investisseurs privés qui ont signé un contrat avec l’Etat béninois. Si cette décision est appliquée, ce sont les populations qui vont payer le prix fort.

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On s’avance encore vers une affaire de poursuite de l’Etat béninois, d’ardoise lourde et d’épreuve pour les populations de Cotonou et d’Abomey-Calavi. Le conseil des ministres a pris la décision de fermer des sites de dragage de sable à Cotonou notamment dans la zone d’Akogbato. Ceci sans même aviser les opérateurs économiques privés qu’il a incités à investir dans le secteur afin de mettre fin à l’exploitation du sable marin. Si cette décision parvient à être mise en application, elle va entrainer de lourdes conséquences. D’abord sur le plan économique, la fermeture de ces sites va conduire à l’augmentation systématique du prix du sable. Selon les exploitants le mètre cube qui serait de 5000 f.cfa pourrait passer à 10.000 voir 20.000 f.cfa le mètre cube, vu l’inadéquation entre la demande et l’offre. Les camionneurs du sable vont entrer en chômage technique avec des risques de mouvements sociaux du moment où ces camionneurs font vivre plusieurs personnes. Les caisses de l’Etat et des deux mairies que sont Cotonou et Abomey-Calavi vont ressentir le contre coût. Car, si les exploitants ne vendent pas leur sable, ils ne peuvent pas payer des taxes aux mairies et à l’Etat.

Poursuites judiciaires

En plus des revers socio-économiques, on aura à faire face à des poursuites judiciaires. Dès que cette décision sera mise en application, les investisseurs ne vont  rester sans rien faire. Ils ont déjà engagé des investissements lourds dans des zones difficiles, sur prêts bancaires. Ils doivent donc remplir leurs engagements vis-à-vis aux banques. Pour cela, ils vont attenter des procès à l’Etat béninois qui, on le sait, a déjà une lourde ardoise de dettes dont 129 milliards à payer au richissime homme d’affaires Talon. L’Etat béninois devra donc payer pour son harcèlement envers d’autres opérateurs économiques et pour mauvaise gouvernance des rapports contractuels entre l’Etat et le privé. L’application de cette décision aura à coup sûr, une conséquence négative pour le Bénin dans le prochain rapport de Doing Business. Pourtant, le gouvernement a annoncé récemment à grand renfort médiatique, qu’il a amélioré le climat des affaires. En prenant cette décision, les ministres ont-ils pensé à tout le tort qu’ils causent à la nation?

Visée politique

Visiblement, ils n’ont pensé qu’à soutenir un militant et conseiller du Frap. En effet, cette décision est sous-tendue par les déclarations sans aucune preuve d’un conseiller du Frap (parti du ministre de Souza) qui prétend que le dragage fragilise l’assise des maisons de la zone. Quand on connaît l’envie de ce parti politique d’arracher la mairie de Cotonou aux Soglo, on est en droit de douter de la sincérité des affirmations de ce conseiller communal. En voulant couper les Soglo d’une source de revenus (taxes) le gouvernement frappe sur ses propres alliés dont la Mairie d’Abomey-Calavi dont le budget prévisionnel aurait inscrit une entrée financière de 300 millions venant de l’exploitation des gisements de sable. En effet, les promoteurs disent que 90% de leurs périmètres exploités sont du ressort de la commune d’Abomey Calavi. Mais attention, Yayi et les siens peuvent avoir l’effet contraire de leur manœuvre.

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