Invité à Cotonou pour présider le jury de la 7ème édition des Grands prix Afrique du théâtre francophone , le romancier, dramaturge, ministre du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement du Congo Brazzaville, et lauréat de l’édition précédente, Henri Djombo a rencontré samedi dernier des journalistes culturels béninois à qui il a fait part de ses penchants pour le théâtre en présence du promoteur de l’évènement, le comédien, artiste béninois, Euloge Béo Aguiar alias Masta-cool.
Henri Djombo, le ministre du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement du Congo Brazzaville était ce week-end au Bénin dans le cadre de la 7ème édition des Grands prix Afrique du théâtre francophone. Au-delà de son titre de ministre, c’est sous la double casquette d’écrivain romancier et lauréat de la précédente édition, qu’il a été invité par le comité d’organisation pour présider, dimanche, le jury ayant désigné les nouveaux lauréats. Bien avant l’évènement proprement dit, il était samedi face à des journalistes culturels béninois et des jeunes étudiants de la diaspora congolaise au Bénin, pour discuter de la littérature africaine, notamment du théâtre qu’il affectionne beaucoup. Et avant qu’il ne s’exprime, c’est le promoteur de l’évènement, le comédien, artiste béninois, Euloge Béo Aguiar alias Masta-cool, qui a donné les motifs de son choix, comme lauréat de l’édition de 2013. «Il est le lauréat ‘’meilleur auteur’’ des Grands prix Afrique du théâtre francophone 2013, pas parce qu’il est ministre mais parce qu’il est très bon dramaturge. Son écriture nous a impressionné parce qu’il écrit dans le cadre d’un théâtre qui porte sur la sensibilisation dans le domaine de la protection de l’environnement sur le bassin du Congo» assure le promoteur.
Djombo et le théâtre
Le ministre Henri Djombo n’est pas venu au théâtre par hasard. Le 4ème art s’est imposé au romancier auteur du roman «Sur la braise». «C’est constatant que les gens ne lisent pas beaucoup mes romans, que j’ai dit qu’il faut procéder à leur adaptation au théâtre. C’est ce que j’ai fait de «Sur la braise» a –t-il fait savoir. Son objectif en arrivant au théâtre est de faire passer des messages qui pourront atteindre le bas-peuple. Avec le théâtre, assure-t-il, «nous pouvons enseigner à la jeunesse, toucher toutes les couches sociales étant donné qu’une partie de notre société est analphabète. Même si la pièce est jouée en Français, les mamans et les papas du village, suivent et comprennent. Et c’est encore mieux lorsque c’est traduit dans les langues locales. Le théâtre pour nous, est un véhicule important de culture et surtout pour l’éducation du plus grand nombre et particulièrement de la jeunesse» a déclaré le dramaturge politique. Il distingue deux types de théâtres, le théâtre philosophique et le théâtre de sensibilisation. Le premier ne l’intéresse pas trop étant donné qu’il veut toucher toutes les couches sociales. «Nous évitons de faire le théâtre philosophique, parce que celui-là, il est réservé à l’élite, des intellectuels qui veulent spéculer sur des mots, sur choses, sur des faits, sur des concepts» indique le ministre Djombo. Pour lui, ce qui intéresse l’intellectuel n’intéresse pas forcément le paysan, l’homme de la rue. A cause des tournures d’esprits, le théâtre philosophique peut s’avérer inaccessible à l’homme de la rue.
En dehors de l’adaptation théâtrale de «Sur la braise», il a déjà des pièces qui dénoncent les actions destructrices de l’homme sur l’environnement, et a également abordé la question du foncier dans une autre pièce.
Valoriser le théâtre africain
Les Grands prix Afrique du théâtre francophone, qui sont à leur 7ème édition et dont il a le privilège d’en présider le jury, rêvent de donner des lettres de noblesse au théâtre africain. «Ce que nous voulons, c’est un théâtre africain très fort» a déclaré M. Djombo. Ce concours qui est initié, soutient-il, « vise à élever les écrivains, à pousser les artistes pour que nous ayons de grands noms d’écrivains, de comédiens, de metteur en scène et ainsi de suite». Pour cette édition à ses dires, il y a de bons ouvrages, de bons auteurs qui sont nominés de même qu’il y a de bons comédiens et de bonnes comédiennes et de bons metteurs en scène. «Tout ça fait la sauce de cette rencontre». Après Cotonou, lui et sa délégation composée d’acteurs culturels congolais, ont mis le cap sur Abidjan où ils doivent prendre part à un autre évènement d’envergure concernant le théâtre africain.
Laisser un commentaire