Ordre National des Pharmaciens : des « sages » de la profession invitent Kindé-Gazard à se conformer aux textes

Le processus électoral en cours actuellement pour le renouvellement des Conseils centraux et celui national, à l’allure actuelle, risque d’accoucher de l’existence de deux Ordres des pharmaciens.  

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Dorothée Kindé-Gazard, ministre de la santé, reste visiblement l’instigateur ; ceci, pour avoir pris un arrêté ministériel, celui  2014 N° 0689/MS/DC/SGM/CTJ/DPMED/DA/SA portant modalités d’organisation des élections relatives au renouvellement  des Conseils centraux  et du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Bénin, dont les dispositions violent plusieurs articles de l’ordonnance 73-38 du 21 avril 1973 régissant les ordres du secteur de la santé.  Notamment la mise en place d’une commission électorale pour organiser les élections de l’Ordre à la place de l’actuel Conseil national.  Puis, un autre portant rectificatif de certaines dispositions de la première mais qui ne corrige en rien les violations que comporte la première. Surtout, les deux  arrêtés du Ministre de la santé sont tous deux différents du projet d’arrêté proposé par le Cnopb comme l’exige l’article 94 de l’Ordonnance 73-38 du 21 avril 1973.

Face au chaos qui se prépare dans le secteur pharmaceutique, des sages de la profession refusent d’être complices et lèvent la voix. C’est par le canal d’une lettre ouverte à travers laquelle, tout en fustigeant les faits, ils exhortent la ministre Kindé-Gazard au respect des lois régissant leur profession.

Lire ci-dessous leur lettre ouverte à Madame le Ministre.

LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DE LA SANTE PAR LES SAGES DE LA PROFESSION

Madame le Ministre,

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Nous venons très respectueusement vous exprimer notre surprise, notre inquiétude, notre peine de lire à travers la presse que des mesures autoritaires sont prises par le Ministre de la Santé Publique pour organiser des élections ordinales de la profession pharmaceutique, alors que nous sommes un certain nombre d’anciennes et d’anciens de la profession pensant que vous auriez pu nous faire l’amitié de consulter l’ensemble des pharmaciens dans un souci de rassemblement d’une profession dont vous êtes, en tant que responsable du secteur santé publique, un parrain important. Aujourd’hui, le public a la triste impression qu’il y a un antagonisme virulent entre le ministre et les pharmaciens d’officine qui constituait cependant le groupe majoritaire parmi les pharmaciens. On en vient à se demander si le ministre de la santé parce qu’elle est détentrice du pouvoir d’état dans ce secteur de la santé n’utilise pas cette autorité pour soutenir un groupe de pharmaciens contre un autre. Il est malheureusement vrai que les pharmaciens eux-mêmes mus par de bas intérêts illégitimes ont prêté flanc à l’intrusion de l’état dans une profession qui demeure régie par les textes et règlements que nous-mêmes sommes étonnés et écoeurés de voir fouler aux pieds par des collègues dont certains ont occupés des responsabilités dans l’ordre. C’est à se demander si les textes qui nous ont été enseignés au cours de notre formation ont changé au gré des intérêts inavouables du présent.

Vous ne le savez que trop, madame le Ministre, notre profession est au service de notre population et est régie » par les textes que nous avons reçu de notre formation. Vous savez également que notre profession est une profession libérale qui s’organise de façon indépendante et autonome. Nous avons toujours compté sur le Ministre de la santé publique et l’état pour le garder telle. Il n’est pas bon, ni pour la population que nous servons qu’il en soit autrement ou que les autorités politiques s’immiscent inconsidérément quand ce n’est pas indispensable.

Dans notre façon de nous organiser ou que l’on cherche à détourner la force de la puissance publique pour la satisfaction d’intérêt particuliers et privés. Cela ne nous sennble pas la voie à emprunter. Nous voulons donc vous demander très respectueusement de faire tout ce qui est de votre pouvoir pour calmer le jeu en vous conformant  aux textes qui régissent l’ordre national des pharmaciens, même s’il devait en coûter à l’amour propre des uns et des autres.

Veuillez agréer, Madame le Ministre l’expression de notre considération distinguée.

Ampliation :

Tous les pharmaciens
Tous les ordres professionnels du Bénin
Président de l’Assemblée
Président de la Cour constitutionnel
Président de la Cour Suprême
Président de la Haute Cour Justice
Président de la Gouvernance Concertée
Président du Patronat
Président de la chambre du commerce
Président du Fonac
Président de l’Ong Alcrer

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