Perte progressive de sa majorité parlementaire : fin de mandat cauchemardesque pour Yayi

Que la fin du mandat s’annonce difficile pour le Chef de l’Etat ! A 14 mois de son départ du pouvoir, Yayi est contesté dans sa gouvernance par la classe politique. Dans les rues, ça marche contre lui. Et cerise sur le gâteau, au parlement sa majorité se réduit comme une peau de chagrin.

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Un qui est menacé d’embastillement, un autre qui a pris déjà fait et cause pour un candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016 et plusieurs autres qui abandonnent leur étiquette de « non inscrit » pour se rallier à des groupes parlementaires de l’opposition. Tel est le visage présenté aujourd’hui par la majorité parlementaire. Une sorte de maison en déliquescence où chaque habitant court pour retrouver un autre gite. Depuis 2011, il avait bénéficié d’une autre fortune. Près de 70 députés étaient fortement engagés à ses côtés. Tous décidés à le soutenir, même dans ses erreurs  les plus  graves. Il pouvait donc compter sur ce confort parlementaire mais aujourd’hui, les choses ont changé.  Les groupes parlementaires Un et Prd qui animaient vaille que vaille l’opposition ont été rejoints par deux autres. Les groupes parlementaires Rb et Cohésion nationale et paix de Candide Azannaï. Tous les députés non inscrits légendaires comme Issa Salifou et Venance Gnigla ont rejoint l’opposition. Au total, près de 36 députés officiellement décidés à faire l’opposition à Yayi sans oublier ceux qui sont tapis dans les rangs des Fcbe et qui peuvent basculer à tout moment. A tous ceux- là, il faut ajouter un soutien de taille perdu par Boni Yayi, il s’agit de Mathurin Coffi Nago, président de l’Assemblée nationale qui s’est affranchi aussi de la tutelle présidentielle depuis quelques jours. Mais la fronde contre Boni Yayi ne se circonscrit pas à l’Assemblée nationale. Dans les rues, la plate- forme qui est un conglomérat de partis politiques, de syndicats et d’organisations de la société civile ne facilitent pas la tâche à Boni Yayi qu’elle accuse d’être responsable de l’impasse électorale actuelle, de tentative de révision intéressée de la Constitution et de morosité économique actuelle.

2014 comme en 2010

La fronde politique que vit actuellement Boni Yayi prend presque la même acuité que celle de 2010 où toute la classe politique s’était liguée contre lui. En son temps, on reprochait à Yayi une grande complicité pour les affaires Icc services, Dangnivo et la gestion opaque de l’établissement de la liste électorale(Lépi). Aujourd’hui, la liste électorale est toujours la pomme de discorde. Sa correction telle que souhaitée par toute la classe politique fait toujours l’objet d’une opacité et d’une nonchalance inouïes. Si la fronde de 2010 vise à empêcher Yayi d’avoir un second mandat, celle de 2014 tend à le dissuader d’envisager un 3è mandat anticonstitutionnel.  Les nombreuses professions de foi du président Yayi de quitter le pouvoir en 2016 ont ravivé plus les inquiétudes de la classe politique que de la rassurer. Seulement, il faut reconnaître que la saison est propice pour les repositionnements politiques et dans sa majorité, chaque cherche de nouveaux repères politiques. Ceci pourrait participer à une désintégration rapide de sa majorité dans les  mois à venir au cas où son départ du pouvoir en 2016 sera en plus en plus certain.

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