Réaction/tortures: le directeur de la Cia coupe la poire en deux

John Brennan, l’actuel patron de la Cia était face à la presse ce jeudi 11 décembre 2014.  Objet : répondre ou commenter le tout dernier rapport de la commission du renseignement du Sénat qui fait beaucoup de remous au pays de l’Oncle Sam. 

Ce rapport met en lumière les méthodes d’interrogatoire utilisées par la Cia pendant la période post-attentat du 11 septembre 2001. Il couvre la période 2001-2009, date à laquelle ce mode d’interrogatoire a été stoppé par Obama à son arrivée à la Maison Blanche.

Le document, produit par une commission mixte Démocrates-Républicains, décrit la torture des détenus accusés de terrorisme par les agents de la Cia. Des méthodes «inhumaines» qui vont de la simulation de noyade à la privation de sommeil en passant par le maintien dans l’obscurité totale, entre autres. Le travail de plusieurs années présidé par Dianne Feinstein, présidente démocrate de la Commission du renseignement, révèle l’inefficacité de ce mode d’interrogatoire. Et montre aussi que sur la question, l’agence américaine a caché bien de choses à la Maison Blanche et au Congrès.

Depuis sa publication mardi 09 décembre dernier, ce rapport fait couler beaucoup d’encre et de salive avec de vives critiques formulées contre la Cia.

Face aux journalistes, John Brennan reconnait certains faits du rapport sans toutefois condamner la méthode d’interrogatoire décriée. Mieux, il tente de contextualiser la pratique sans parler de «torture». Il a préféré qualifier de «répugnantes» les techniques utilisées.

Il estime que non expérimentés en matière de détention de prisonniers et d’interrogatoire, certains agents de la Cia sont «sortis de leur cadre». John Brennan a avancé que la Cia n’a pas joué à un double jeu avec l’opinion publique, le Congrès et la Maison Blanche. Quant à l’efficacité du programme, M. Brennan pense qu’il est impossible de savoir s’il a pu permettre aux services de renseignement d’avoir des informations valables dans la lutte anti-terrorisme. Tout compte fait, des réformes ont été introduites pour éviter d’autres scénarii du genre, a-t-il rappelé. Un peu comme pour calmer ceux qui sont aujourd’hui remontés contre la Cia.