Représentant spécial adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), représentant du Programme des Nations Unies pour le développement et Coordonnateur résident des agences du système des Nations Unies, Aurélien Agbénonci s’inquiète aussi de la situation politique dans son pays d’origine, le Bénin.
Par le biais de son association«Action Bénin Pluriel », il a animé hier une conférence de presse sur des sujets préoccupants de la vie publique béninoise. C’était au siège de l’association à Wadon, dans la commune d’Adjarra. Les sujets abordés sont notamment l’impasse électorale entretenue par le gouvernement et les acteurs du Cos-Lépi. Aurélien Agbénonci était assisté pour la circonstance des autres membres de cette association dont des spécialistes des questions électorales.
Le conférencier a axé son intervention sur trois sujets majeurs que sont le phénomène de la corruption qui prend chaque jour de l’ampleur dans le pays, l’impasse électorale et l’échec du dialogue politique nationale. A propos du phénomène de la corruption au Bénin, Aurélien Agbénonci a dénoncé la « face cancéreuse » d’un monde corrompu. Selon lui, notre pays est corrompu comme l’a reconnu le gouvernement. Cette corruption a atteint tous les ressorts de l’administration béninoise jusqu’aux compartiments sociaux. « Elle compromet depuis des années nos chances de développement et c’est comme un poison qui dénature les démocraties » a martelé le conférencier. Pour lui, il faudra se débarrasser de ce poison qui compromet les intérêts de la nation.
Dessaisir le Cos-Lépi de la liste électorale
Concernant l’impasse électorale, le fonctionnaire des Nations Unies a suggéré que pour manque de résultats, le Cos-Lépi devrait déposer « purement et simplement » le tablier et transmettre la liste électorale à la Cena. « Depuis 2013, la nation béninoise attend ces élections communales, municipales et locales dans le but de renouveler les dirigeants locaux et de se donner de nouvelles espérances, mais ce fut la déception partout», a déclaré le conférencier qui enfonce davantage le clou en informant que, jusqu’à la date d’aujourd’hui, 53 milliards auraient été déjà engloutis dans la confection de cette Lépi. Pour lui, « l’organisation des Législatives 2015 reste pour le moment compromise et cette conjoncture délétère constitue une menace sur l’ensemble du processus démocratique. Il n’est pas question de penser à un quelconque report des législatives ou des élections présidentielles ». Aurélien Agbénonci propose alors que, le Cos-Lépi soit immédiatement dessaisi de cette Lépi et que la réalisation de celle-ci soit confiée à la Cena qui serait plus habileté à le faire avec l’assistance technique qu’il faudrait mobiliser à son profit. ET cette transmission doit être faite au plus tard le 15 janvier. «Le défi étant d’accélérer le processus et de respecter les délais des consultations législatives», a-t-il ajouté.
Quant à l’échec du dialogue politique, Aurélien Agbénonci perçoit l’inexistence de dialogue politique comme une dégénérescence de «notre démocratie chèrement acquise».
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