Charlie Hebdo: les professionnels de médias béninois dénoncent l’hypocrisie de Yayi

La participation ce dimanche de Boni Yayi, le chef de l’Etat de la République du Bénin, aux côtés de quarante autres chefs d’Etat, à la marche républicaine à Paris en France n’est pas vue d’un bon œil par les Béninois, notamment les professionnels des médias. 

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Les journalistes béninois ne voient en la participation du président Yayi rien d’autre que de la pure hypocrisie. Et ils l’ont publiquement fait savoir. Dans l’après-midi de ce lundi 12 janvier, lors d’un point de presse organisé à l’hôtel Guédévy 1 à Abomey dans le centre du pays, Franck Kpotchémé, le président de l’Union des professionnels des médias du Bénin a vertement critiqué la participation de Boni Yayi à la marche de ce dimanche. Si « en soi cette participation n’est pas une mauvaise chose », le président de l’Upmb estime que le président de la République « n’en fait pas suffisamment pour assurer à ses compatriotes exerçant la profession de journalisme, cette liberté de presse qu’il est allé réclamer et défendre à Paris pour faire plaisir, dit-il souvent, à son ami François Hollande ».

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« Au Bénin, il y a pleins de Charlies…»

Dans sa déclaration sur la participation de Boni Yayi à la marche républicaine à Paris, le président Kpochémé a indiqué qu’« au Bénin, il y a pleins de Charlies…». Et pour étayer cette affirmation, Franck Kpotchémé n’en veut que pour preuves, le nombre record d’assignation de journalistes par le président Yayi jamais égalé par aucun autre chef d’Etat béninois. Il évoque également la fermeture d’organes de presse, la menace permanente de fermeture qui plane sur d’autres, les tentatives répétées de bâillonnement de la presse béninoise, de violation d’une liberté chèrement acquise sous le régime Boni Yayi.

« La trop grande propension du chef de l’Etat à instrumentaliser la Haac, et notamment son président qui le suit, telle une queue, presque partout dans ses déplacements politiques », l’indifférence du chef de l’Etat après la mort de trois journalistes au Cnhu en l’espace d’un mois au cours de l’année 2014 et le fait que le président Yayi ne connaisse pas la maison des médias Thomas Mègnassan de son pays à Cotonou sont aussi cités comme preuves par Franck Kpotchémé qui garde l’espoir qu’à son retour de Paris, le chef de l’Etat va aider à résoudre les problèmes qui minent la presse béninoise.

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