Au Bénin, les soutiens se multiplient pour Ozias Sounouvou. Ce journaliste de la télévision de service public (Ortb) qui a fait un plaidoyer pour le retour de la liberté de presse sur cette télévision. Présentateur de la dernière édition du journal ce lundi 12 janvier, Ozias Sounouvou a profité de l’actualité relative à la présence du président Boni Yayi à la marche républicaine de Paris pour revendiquer le retour de la pluralité d’opinion sur l’Ortb.
La marche de Paris, faut-il le rappeler, a été organisée par les autorités françaises suite à l’attentat meurtrier contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. « On aurait aussi aimé que (…) le Chef de l’Etat devienne Charlie ORTB. Charlie ORTB pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin », avait en substance déclaré Ozias. Depuis, on constate une vague de soutiens à sa cause, notamment sur les réseaux sociaux. Les associations de veille citoyenne aussi multiplient les messages de soutien à Ozias. En réalité, il est plus qu’une évidence que la télévision nationale béninoise fonctionne actuellement comme une chaine privée du président Boni Yayi. Dans son combat pour une meilleure gouvernance de la cité, l’ong Alcrer a aussi décidé de soutenir notre confrère de l’Ortb. Dans une lettre ouverte, Martin Assogba, président d’Alcrer félicite Ozias Sounouvou pour l’« élégance », la « dignité » et la « bravoure » dont il a fait preuve. Lisez plutôt.
A L’ONG ALCRER, NOUS SOMMES TOUS OZIAS SOUNOUVOU
Monsieur,
Nous avons suivi et vécu, avec une satisfaction et une fierté rarement égalées, votre intervention lors de la dernière édition du journal télévisé de ce lundi 12 janvier 2015 au cours de laquelle vous avez su, avec élégance, dignité et bravoure, plaider pour la liberté de la presse à la télévision nationale du Bénin. Soyez-en remercié.
En effet, vous disiez avec sobriété mais sincérité « …on aurait aussi aimé que pour la liberté de presse, que pour aller jusqu’au bout de cet engagement, le Chef de l’Etat devienne Charlie ORTB. Charlie ORTB pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin ; liberté de presse qui rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires sur les grandes questions politiques et autres qui engagent le présent et l’avenir de la nation. Monsieur le Président de la République, sauvez la liberté des journalistes à l’ORTB, précieux héritage de la Conférence Nationale, entre autres, et entrez dans l’histoire. Pardon pour cette impertinence, n’est-ce pas là aussi l’esprit Charlie ? Clause de conscience et devoir républicain obligent, Monsieur le Président de la République, vous êtes notre recours. Rendu obligé ce soir après trois pétitions infructueuses des journalistes de l’ORTB pour le retour de la liberté de presse sur le service public. Nous voulons juste faire notre métier et prendre notre part à la construction de la République…»
En bravant les menaces et en refusant de célébrer la pensée unique à la télévision de service public que l’ONG ALCRER dénonce sans répit et avec ardeur, vous avez compris, avec le célèbre écrivain Frantz FANON que« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir » et vous êtes montré digne de nos vives félicitations.
Aussi, en vous renouvelant sa gratitude pour cet acte de portée historique pour la liberté de presse dans notre pays et en exhortant les journalistes du Bénin à suivre le modèle de courage que vous incarnez désormais pour la jeunesse béninoise à l’instar de BEHANZIN, KABA, Bio GUERRA, l’ONG ALCRER vous assure de son ferme soutien à vos actions.
Recevez, Monsieur, nos sincères salutations
Le Président,
Martin ASSOGBA
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