Défense de la liberté de presse : la Nouvelle Tribune est « Ozias Sounouvou »

Le 12 janvier dernier, surfant sur l’actualité du carnage de Charlie Hebdo, Ozias Sounouvou, un journaliste de l’Ortb eut l’outrecuidance d’interpeller directement le Chef de l’Etat sur la mise en veilleuse du respect de la liberté de presse au Bénin. Tel une mayonnaise, le mouvement a pris et le concept « Je suis Ozias Sounouvou » fait des émules. Depuis, la liberté de presse est devenue une revendication nationale. Et Nouvelle Tribune en fait sienne.

Publicité

Un petit geste du tout dernier des citoyens peut bien sauver un pays. Comme un acte de bravoure  d’un journaliste sur le plateau de la télévision peut devenir le déclencheur d’une revendication populaire. D’ailleurs, les plus grandes révolutions ont toujours commencé par des prouesses individuelles. Et ça, on s’en rend compte de plus en plus depuis le 12 janvier où Ozias Sounouvou, profitant de la marche de la communauté internationale -à laquelle a participé le Chef de l’Etat- en soutien à l’attaque terroriste dont ont été victimes les confrères de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Une petite phrase assassine qui révèle le degré de pourrissement professionnel atteint au sein de ce média jadis modèle de professionnalisme dans le Bénin et la sous- région. Jusque- là, on n’avait pas vu un acte aussi brave, aussi ostentatoire de revendication de liberté professionnelle venant de la part des journalistes de la maison eux -mêmes. Certes on en avait vu, par le passé, quelques dénonciations éparses venant de Nicaise Miguel et d’autres. On avait aussi vu quelques pétitions-dont la toute dernière- fustigent le reportage biaisé et très partial de leur confrère Henri Zinwota au sujet de la marche de l’opposition le 11 décembre dernier à Cotonou. Jusque- là, rien de vraiment  osé. Ozias Sounouvou, pourtant un des jeunes journalistes de la maison a donc osé en disant tout haut  ce que  bon nombre de ses collègues et des milliers de Béninois pensent et disent tout bas. Que Yayi est le vrai directeur de la télévision et que les Dg  en poste ne sont que des liges qu’il manipule et à qui il demande d’empêcher le passage de l’opposition. L’interpellation du journaliste est sans équivoque : « On aurait aussi aimé que (…) le Chef de l’Etat devienne Charlie Ortb. Charlie Ortb pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin », a déclaré. Cette « liberté de presse »  « rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires sur les grandes questions politiques et autres qui engagent le présent et l’avenir de la nation », a-t-il ajouté.

Avant de lancer : « Monsieur le Président de la République, sauvez la liberté des journalistes à l’Ortb ». Impertinence à l’endroit du Chef de l’Etat oui mais bien à raison. Surtout lorsqu’il vient de ce journaliste, naguère très occupé à servir les bons vouloirs des faucons du système à travers toutes les émissions qu’il animait. A l’œuvre depuis 2006,  il a dû en être constipé au point de se lâcher de peur de boire le calice jusqu’à la lie. Pendant ce temps, lui et ses confrères ont vu leurs côtes de popularité baisser et l’audience de leur média se réduire comme une peau de chagrin. A plusieurs reprises, ils ont essuyé des injures dans les rues venant de citoyens lambda qui ne digèrent plus le traitement partial de l’information sur la chaîne de service public. Sur des reportages des organisations syndicales, de l’opposition, en famille parfois ou avec des amis, ils ont été critiqués, ridiculisés sans ménagement comme des nuls qui font juste de la propagande pour plaire. Depuis Ozias Sounouvou est devenu l’aiguillon. Les organisations sociales et politiques qui souffraient de cette ligne éditoriale de la chaîne publique se sont mis dans la bataille pour demander le respect des textes. Surtout la décision 98-050/Haac du 17 juin 1998 de la Haac qui exige l’accès de l’opposition à l’Ortb. Depuis c’est devenu un évènement pour que triomphe dans notre pays la liberté de presse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité