Interview : le député Orou Sé Guéné provoque et défie les magistrats

Le député Fcbe de la septième circonscription électorale, Orou Sé Guéné, a été condamné le 02 décembre 2014  par le tribunal de première instance de Parakou à 6 mois de prison ferme et 500 000 fcfa d’amende avec mandat d’arrêt dans une affaire d’ «outrage à magistrat». Mais depuis, il ne s’est pas encore rendu à la justice pour purger sa peine.

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Rencontré fortuitement  vendredi dernier à l’Assemblée nationale Orou Sé Guéné a apporté quelques explications dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder en marge des travaux de la séance plénière. Bien que ce dernier ait saisi la Cour constitutionnelle, il se dit victime d’une injustice de la part des magistrats. Il les défie en les renvoyant aux dispositions de l’article 19 alinéas 2 de la loi Constitution.

Bonjour Honorable, vous êtes condamné par le tribunal de première instance de Parakou, où en est-on avec la procédure ?

Je suis navré pour vous les journalistes. Ce n’est pas parce que le tribunal a prononcé une condamnation que les magistrats ont raison. J’ai constaté que les journalistes se prononcent toujours en faveur des magistrats. Ca veut dire quoi ça ? Nous sommes tous des citoyens de ce pays, nous avons des droits. Il n’y a pas un groupe qui a des droits et les autres n’en n’ont pas. Ils n’ont qu’à dire la faute que j’ai commise, c’est un faux problème. De toutes les façons, je n’ai rien commis comme infraction et qu’on cesse de me harceler en tant que citoyen car moi-même j’ai des droits à la liberté et leur droit à la grève ne signifie pas qu’il faut priver le droit à une autorité. Je dis bien que ça cesse et que les journalistes qui font tout le temps des commentaires sans tenir compte de l’autre camp, que cela cesse. Vous bafouez le droit de la personnalité humaine et tout se passe comme si nous ne sommes pas dans un Etat de droit. On se lève un jour sur un citoyen et on lui colle du faux jusqu’à lui prononcer une condamnation. Que ce harcèlement cesse. Par rapport à mon avocat, je vous dis, lorsqu’un avocat envoie des dossiers, les magistrats sont censés en tenir compte. Je vous demande, est-ce qu’on peut condamner quelqu’un dans le bureau du procureur ? Supposons que c’est à l’audience, je peux envoyer mon avocat. Moi-même je pensais aller, mais est-ce qu’ils ont attendu pour faire leur condamnation. Et avec ça, on ne devrait pas me condamner parce que, avec le dossier qui concerne les certificats médicaux, on devrait en tenir compte.

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Vous continuer de circuler  librement malgré votre condamnation il y a bientôt deux mois. Cela sans doute parce que vous êtes un député proche du pouvoir ?*

Je vous dis de cesser de me poser ces genres de question. Mais notre Constitution n’est pas là pour rien. On me condamne et il faut qu’ils s’expliquent par rapport à l’article 19 alinéas 2 de la Constitution qui dispose « Tout individu, tout agent de l’Etat qui se rendrait coupable d’acte de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi. Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques ». Quand mon avocat me dit que je n’ai commis aucune infraction et que les magistrats disent que j’ai commis une infraction qu’ils ne caractérisent pas. Je suppose qu’on est en train de bafouer mes droits. Il ne suffit pas que les magistrats se lèvent parce qu’on n’a parlé, il faut qu’ils respectent cet article de notre Constitution. Ils n’ont pas le droit de me poursuivre parce que j’ai parlé à l’Assemblée nationale.

Après cette condamnation, vous aviez le droit d’interjeter appel. L’avez-vous fait ?

Je n’ai rien fait, on ne peut pas me condamner comme ça. D’ailleurs, j’ai saisi la haute juridiction, la Cour constitutionnelle et je crois que cette saisine d’abord arrête toute procédure jusqu’à la décision de la Cour. 

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