L’actualité au Mali, c’est la nomination au poste de premier ministre de Modibo Kéita par le président malien Ibrahim Boubakar Kéita. On peut bien dire à chaud, que c’est un couple Kéita qui vient de se former au sommet de l’Etat malien. Mais le sujet paraît plus intéressant pour s’arrêter à cela.
Au-delà, on surprend le président malien entrain de chercher ses marques à quelques deux ans de moins de son quinquennat. Le tout nouveau premier ministre est le troisième qu’Ibk nomme en moins de deux ans. Une instabilité à la primature qui témoigne bien éloquemment les difficultés du président malien à trouver des solutions aux problèmes du pays. Troisième premier ministre en mois de 24 mois, Modibo Kéita est-il l’homme de la situation ? La Solution Kéita marchera-t-elle pour sauver le quinquennat d’Ibk ?
De quoi y croire
Le nouveau premier ministre a de quoi susciter de l’espoir. La primature ne lui est pas étrangère, encore moins la fonction de ministre. Il l’a déjà été par le passé. Diplomates auprès de plusieurs pays et d’institutions internationales, il apparaît comme l’homme qui connaît mieux le langage de la communauté internationale. Egalement actif dans les négociations d’Alger pour la pacification du nord-mali, Modibo Kéita peut bien aider Ibk à donner un nouveau souffle à son quinquennat. Du haut de ses 73 ans et au regard des expériences qu’il a, Modibo Kéita a également un apparat de sage qui pourrait faire avancer les choses.
Le hic !
Bien qu’intéressant, le choix de Modibo Kéita, Ibk ne rassure pas encore. Le Mali est dans un régime présidentiel qui suppose que le premier ministre n’est qu’un exécutant. Il n’y a donc pas à croire que la panne était uniquement à la primature et qu’un changement de premier ministre serait la solution idoine. Le président Ibk lui-même doit revoir sa copie, car dit-on, le poisson pourrit par la tête. Au Mali comme dans la plupart des pays africains en panne de développement, les institutions ne constituent pas des problèmes en soi, mais ce sont plutôt les hommes qui les animent qui sont mis en cause et aussi le mode de gouvernance basée sur des calculs politiciens. Dans le nouveau gouvernement malien, 23 des 29 membres sont des ministres reconduits, 03 sont d’anciens régimes et seulement 03 nouvelles personnalités y figurent. Certes tous ceux qui sont accusés d’être impliqués dans des affaires de détournements, de surfacturations ou de corruptions sont sortis, mais ce nouveau gouvernement est une recomposition avec les mêmes éléments qui ont toujours animés la vie politique malienne. Il y a donc à se demander si Ibk n’est pas enfermé dans un système qui s’impose à lui. L’affirmatif n’est pas à épargner et le Mali devra encore attendre le changement qu’il espère.
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