Bénin : Me Lionel Agbo parle en détail de son agression

Agressé vendredi dernier à quelques encablures de son domicile dans la Patte d’oie à Cotonou par un inconnu qu’il dit avoir identifié comme un agent des renseignements, Me Lionel Agbo revient ici, dans cet entretien exclusif de votre journal « La Nouvelle Tribune », sur les détails de l’agression.

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« Vendredi dernier, aux environs de 18 heures, je me suis habillé pour sortir, et comme d’habitude, j’ai vu des agents des renseignements généraux qui étaient au bout de ma ruelle à gauche, au bout de ma ruelle à droite, puisqu’ils sont là tous les jours entre 10 et 15 pour me suivre toute la journée. Et à partir de ce moment-là, je suis parti le voir parce que celui-là attirait particulièrement mon attention, ce qui explique que je pense que c’était un guet-apens. Il a attiré notre attention et on est parti vers lui au bout de la ruelle pour lui dire que, comme je l’ai toujours dit aux autres, « vous n’avez pas honte ? Vous n’avez rien d’autre à faire que de venir me surveiller et perdre l’argent du contribuable ? ».  Et là tout de suite, il m’a saisi à la gorge, m’a collé par mon vêtement …et le temps de lui dire « mais vous êtes fou ? », il m’a asséné un coup de poing. Là, mon collaborateur est arrivé pour essayer de le prendre aussi au collet. Ça été très vite, j’ai réussi à le dégager parce que je ne voulais pas que mon collaborateur rentre dans cette espèce d’altercation. Là, il en a profité et est parti à l’endroit où il était assis à droite et est revenu avec une tige en fer qu’il avait probablement placée là. Il a essayé de m’éborgner avec. Il a jeté de toutes ses forces, avec une telle violence d’ailleurs que l’arme lui a échappé. J’ai eu le reflexe de me baisser sinon, soit l’œil partait, soit je prenais ça dans la gorge. Et ça là où le sang a giclé. Il hurlait : « on va te tuer, on va te tuer ». Ensuite, il a couru et a été prendre une grosse pierre qu’il a balancée. J’ai esquivé là encore. Nous étions à côté de sa moto sur laquelle il y a le sac en bandoulière que portent tous les agents des renseignements. S’il avait réussi à attraper ce sac, je suis sûr qu’il aurait sorti l’arme de poing qu’il avait dedans, puisqu’ils l’ont déjà sortie une fois devant moi, et m’aurait tiré dessus. C’est pour cela, j’empêchais mon collaborateur de se battre avec lui. Ce qui m’a été fatal car je le retenais lui. C’est là qu’il a commencé à prendre des pierres et les jeter. Il hurlait. Il était certainement drogué. Voilà ce qui s’est passé. Mais je reconnais que quand j’ai été devant lui, je lui ai dit : « mais vous, je vous reconnais. Vous êtes un agent des renseignements généraux », puisque je l’ai déjà vu plusieurs fois.

Après, lorsque certains amis sont arrivés, ils ont pris des vues. Golfe télévision est arrivé. Les policiers que j’avais fait appeler entre-temps sont arrivés et m’ont demandé d’aller me faire soigner. Après que des preuves ont été prises, je suis parti à la clinique Mahouna. Les médecins étaient choqués parce que le sang giclait vraiment. Ils ont commencé à me soigner. Ils m’ont soigné jusqu’aux environs de19 heures, 20 heures. Après, ils m’ont gardé à la clinique. J’avais 19, 20 de tension. Le lendemain, malgré les soins et autres, je suis descendu à 17. A l’hôpital, les médecins ont diagnostiqué non seulement la plaie qu’ils ont vue mais un hématome sous la plaie et m’ont fait 6 ou 7 ordonnances pour que j’aille passer un scanner et un certain nombre d’analyses. Je dois dire que les médecins ne voulaient pas que je rentre à la maison mais j’ai insisté. Et j’ai quitté la clinique hier (samedi) en début d’après-midi. L’agresseur, c’est un homme que je connaissais pour l’avoir vu déjà trois ou quatre fois me suivre, se mettre là pour me surveiller. Il semblerait qu’il ait été après au commissariat. Les gens disent que ce sont les gardiens qui l’auraient maîtrisé, d’autres disent qu’il a été de son propre fait au commissariat. Il a été gardé pendant un certain temps. Mais aujourd’hui (dimanche), j’ai appris qu’il a été relâché. Mais je n’ai pas de détails là-dessus. Le commissaire de Cadjèjoun qui a été très correct avec moi, m’a appelé plusieurs fois pour prendre ma convenance, pour m’écouter. Il doit passer tout à l’heure prendre ma déclaration. Et pour la suite, je pense que nous allons nous retrouver tous devant le Procureur de la République certainement demain (lundi) ». 

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