Egrener le coton béninois au Togo : un nouveau crime économique en gestation

(Les producteurs crient au scandale et prennent le peuple à témoin) Egrener le  coton produit au Bénin  à Atakpamè au Togo, telle est la nouvelle publiée par un confrère de la place dans une de ses éditions de la semaine. 

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Personne n’osait  prendre au sérieux ce qu’on avait  du mal à qualifier d’information qui pourtant s’avère être l’ingénieux recours dévastateur de la filière coton béninoise que le tout-puissant gouvernement de Yayi est sur le point d’exploiter.

Dépouiller les Béninois pour enrichir les Togolais.  C’est ainsi qu’il convient d’appeler le coup assassin que le gouvernement de Boni Yayi veut porter aux Béninois. Fouinant mieux dans les arcanes du gouvernement il s’est avéré que, comme on l’apprenait en semaine par une publication d’un confrère,  le gouvernement projette de faire égrener  le coton béninois au Togo précisément dans la ville togolaise d’Atakpamè. Ceci dès la campagne 2014-2015 en cours. Selon nos sources, le gouvernement  qui a déjà passé l’étape de réflexion est sur le point de mettre en exécution ce plan qui à coup sûr aura des conséquences suicidaires non seulement pour l’économie béninoise mais aussi pour l’emploi de nombreux Béninois et par ricochet à des dizaines de familles dépendant de cette filière.

Le drame économique

Les précisions données à propos du plan d’égrenage du coton béninois au Togo amèneront la majorité des Béninois à crier à un drame économique pour ne pas dire un crime économique. De sources proches du dossier, il est indiqué que pour des raisons inavouées, le gouvernement d’«économistes» bedonnant de diplômes qui dirige le Bénin est prêt à payer plus cher l’égrenage du coton béninois au Togo. Alors qu’ils ont toujours unilatéralement fixé le prix d’égrenage à raison de 50. 083F en 2013, 6O.O00 F en 2014 et 2015, les dirigeants de la filière coton ont accepté  de payer 79.OOO F la tonne au Togo soit avec un gap de 19.000 FCfa par tonne. Et pour une première, ils ont en vue de confier 10.OOO tonnes du coton béninois produit cette saison aux Togolais à un prix bien au dessus de qui se pratique au Bénin. Et si à cela on ajoute le fait  le gouvernement doit supporter des charges connexes dont l’achat des consommables, l’assurance et les frais généraux  qui s’élèvent à 10 475 F Cfa, la tonne, l’égrenage du coton béninois au Togo revient à 89 475 F Cfa la tonne de coton graine. Et sommes toutes, le Bénin doit débourser, 29.475 F Cfa  de plus dans sa nouvelle politique.

Droit dans le mur

Tout porte à croire que le gouvernement veut foncer droit dans le mur en optant pour une décision dont la finalité sera ce que tous les connaisseurs en matière d’économie peuvent s’accorder à désigner sous le vocable d’un crime économique. Les explications pratiques qui témoignent de cela sont entre autres, les résultats d’une récente étude sur les modalités pratiques de l’égrenage du coton béninois au Togo pour la campagne 2014- 2015. Selon cette étude commanditée par le gouvernement lui-même, il a été révélé une hausse des charges d’exploitation notamment des frais de surveillance, de coordination des opérations… De même, des problèmes de logistique à savoir la difficulté de mobilisation des moyens de transport se posent.

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Tout ça pour quoi ?

Au regard du sacrifice des intérêts nationaux qui est  programmé on est en droit de se demander à quelle fin le gouvernement de Boni s’engage dans cette aventure de économico-tragique.  Le but final de l’égrenage du coton béninois au Togo à bien analyser le plan conduira  les opérateurs économiques béninois à la faillite.  Ceci d’autant plus qu’il entrainera les évasions des revenus et les contres performances des unités industrielles béninoises. Sans oublier que des milliers de Béninois vont se retrouver au chômage du fait de la chute  des activités de leurs employeurs. Considérée comme la vache à lait du Bénin, la douane verra à l’application de cette mesure, ses recettes fiscales connaître une importante baisse. Dans cette situation à risque où le gouvernement conduit la filière coton, les cotonculteurs risquent malheureusement de se retrouver sur la liste des  plus perdants. Etant donné qu’avec le transport qui occasionnera davantage de vols de produits cotonniers à l’extérieur, les revenus de ceux-ci en pâtiront. Et bienvenu le découragement de ces premiers acteurs de la filière qui va ainsi à  sa perte avec le règne du docteur national. 

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