Présidentielle 2016 : le gros handicap du dauphin de Yayi

Qui sera le dauphin de Boni Yayi en 2016 ? Cette question circule au sein de l’opinion publique béninoise depuis la réélection de Boni Yayi en 2011. Elle est de plus en plus évoquée dans les débats depuis quelques mois, étant donné qu’on avance progressivement vers 2016, date du prochain scrutin présidentiel. L’interrogation sur le dauphinat est une question tout à fait légitime.

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La justification est tout simple. Boni Yayi, actuel locataire du Palais de la Marina, étant à son dernier mandat constitutionnel, il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle. Désormais, le champ est donc libre pour les plus ambitieux de ses collaborateurs. Ceux de ses partisans qui rêvent de lui succéder  à la tête du pays. Plusieurs noms circulent à cet effet. Ce sont, entre autres, Arifari Bako, Marcel de Souza, François Abiola ou encore Pascal Irenée Koupaki et Christian Adovelandé. Parmi toutes les personnalités citées, difficile de dire  qui recevra publiquement la bénédiction du président Boni Yayi dans un an. Au niveau de l’alliance pro-Yayi Fcbe, l’on avait cru que l’issue du congrès extraordinaire du week-end dernier allait donner quelques indices. Rien n’y fit. Sans doute une stratégie pour maintenir l’alliance compacte en vue des batailles électorales en vue. Notamment les Législatives et Municipales d’avril et mai 2015. Tout compte fait, après les Législatives, on verra plus clair dans la situation politique nationale. Les choses vont plus se préciser en ce qui concerne le candidat que soutiendront les Fcbe, et par ricochet Boni Yayi. Et ce dauphin, va se jeter dans la bataille pour la conquête du pouvoir.

Un soutien à double tranchant

 En attendant que ce dauphin soit connu, on peut déjà s’interroger sur ses chances de se faire élire président. En dehors de sa personnalité qu’on aura le temps de découvrir, on peut s’interroger sur ses chances au regard du bilan de Boni Yayi. En effet, le candidat des Fcbe et dauphin de Yayi ne pourra pas faire campagne en dehors du bilan du Changement-Refondation. Un bilan entaché de scandales malgré quelques grandes réalisations et la volonté affichée de Boni Yayi de poser de grands pas dans le sens du développement du Bénin. Par rapport à ce bilan, on parlera des efforts faits pour la modernisation du réseau routier, l’accès des populations à l’énergie, à l’eau. On mentionnera aussi le micro-crédit au plus pauvres et les mesures sociales dont la gratuité de la césarienne, de l’enseignement primaire et universitaire. Et ce, sans oublier les mesures prises en faveur des agents permanents de l’Etat dans divers secteurs. Ce bilan est entaché par le style de gouvernance de l’homme. Un style de gouvernance fait de la destruction du capital privé national avec le harcèlement des opérateurs économiques nationaux, les tentatives de confiscation des libertés publiques, une lutte contre la corruption qualifiée de sélective par les opposants au régime, l’instrumentalisation du régionalisme à des fins politiciennes. A cela s’ajoute la longue liste de scandale ayant émaillé la décennie Yayi. Il s’agit entre autres des affaires machines agricoles, Icc Services et consorts, Cen-Sad, Port sec de Tori, Pvi-Ng, Sodeco. Le peuple voudrait avoir la lumière sur ces différents dossiers. Ce pan pernicieux de la gouvernance Yayi sera un gros handicap pour son éventuel dauphin.

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