Lors de leur dernier Congrès, les Fcbe ont lancé un dernier assaut contre la révision. Le parti- Etat en fait une priorité de gouvernance. Le chantier durera un an pendant lequel, il devra convaincre le peuple, une bonne frange de la classe politique et surtout une Cour constitutionnelle – très réticente – pour faire passer ce projet. Une mission presque impossible mais pourtant, ils y tiennent.
La seule décision importante issue du Congrès des Fcbe est la relance du projet de révision de la Constitution. On le croyait définitivement enseveli dans les décombres de la commission des lois à l’Assemblée nationale, mais erreur, le projet de révision de la Constitution fait surface au congrès des Fcbe ce weekend. C’est Eugène Azatassou, coordonnateur des Fcbe qui l’a annoncé lors de son discours pendant le meeting qui a clôturé les activités du congrès. C’est la troisième fois que le pouvoir l’agite ainsi. Les deux dernières tentatives ayant toutes échoué à l’Assemblée nationale en commission. Lors de la dernière, les députés Fcbe et certains rebelles de la majorité présidentielle se sont ligués contre ce projet. Et ce n’est pas tout. Dans trois décisions différentes, la Cour constitutionnelle a semblé sceller le sort de ce projet. Dans la toute dernière, elle a évoqué le recours au pouvoir constituant originaire pour pouvoir réviser la Constitution. En termes claires, il faut recourir à la Conférence nationale pour le faire. Il s’agit là d’une mission difficile mais pourtant les Fcbe, ne se découragent guère. Elles entendent travailler pour que cette révision soit une réalité. D’abord en ayant 50 députés, ce qui leur permettra de se rapprocher du quota requis pour la révision de la Constitution.
Cour constitutionnelle : quatre claques pour Yayi en moins de 2 ans
Anguille sous roche
Le lancement à nouveau du projet de révision de la Constitution commence déjà à susciter maintes interrogations. Pourquoi le gouvernement tient tant à cette révision. Si ce n’est pas pour divertir la classe politique et l’amener sur cette piste afin de l’oublier le combat de terrain pour le renouvellement du parlement, il y a lieu de s’interroger les vrais mobiles de cet entêtement. Selon rescribilité des crimes économiques a déjà trouvé une bonne solution dans la loi sur la lutte contre la corruption. La Cena permanente et professionnelle est déjà établie par le code électoral et l’institutionnalisation de la Cour des comptes a déjà trouvé une réponse. Selon les spécialistes, il suffit de donner plus de moyens et d’autonomie à la Chambre des comptes pour qu’elle devienne plus efficace et opérationnelle. Ce ne sont en réalité des artifices pour atteindre l’objectif de réviser. Les indiscrétions racontent qu’une fois la majorité parlementaire conquise, le gouvernement y tient parce que le Chef de l’Etat en veut. On parle de manœuvres pour changer carrément de Constitution et proclamer une nouvelle république. On se pose alors mille et une questions sur la sincérité de la décision de Boni Yayi de quitter le pouvoir en 2016. A voir la méfiance et la prudence dans les discours et les actes de ses ministres potentiels candidats pour la présidentielle de 2016, on voit clairement que Yayi entretient le mystère sur son départ du pouvoir et sa succession.