Affaire dragage de sable lagunaire : Nicéphore Soglo confond le gouvernement

Alors qu’une cabale médiatique est organisée pour faire porter le chapeau des responsabilités du dossier de dragage de sable lagunaire le président-maire, en visite sur le site d’Akogbato lundi dernier,  est sorti de sa réserve. Il a exhibé  des documents dont notre rédaction a eu copie, qui attestent que ce sont les ministres Barthélémy Kassa et Idriss  Daouda du gouvernement Yayi qui ont donné le feu-vert en procédant à la signature de la convention officielle d’extraction du sable avec le promoteur de la société Afritec.

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C’est désormais clair, c’est bien le gouvernement qui a donné le feu vert pour l’extraction du sable lagunaire à Akogbato dans la commune de Cotonou.  Alors que le conseiller municipal Fcbe, Gilbert Kinkpe, à travers ses émissions radiotélévisées sur le sujet, s’acharnait contre les premières autorités de la ville de Cotonou, le maire Nicéphore Soglo a sorti des documents qui confondent le gouvernement. A sa descente sur le site de dragage du sable lagunaire situé dans le 12ème arrondissement, lundi dernier, le président-maire a éclairé la lanterne des populations riveraines et de tous les Béninois qui suivent de près l’évolution de ce dossier.

Ce qui s’est passé

Selon les explications, documents illustratifs à l’appui données, par le Président-maire soucieux du respect de l’environnement, tout avait  commencé par une correspondance en date du 12 Mai 2010, que la société Afritec a adressée à la mairie de Cotonou pour demander l’occupation du domaine public situé dans le bas-fond d’Akogbato en vue de l’exploitation du sable lagunaire. Mais, ne voulant aucunement usurper les prérogatives du ministère des mines et de l’énergie, la municipalité de Cotonou a dans sa réponse en date du 15 juin 2010, référé la société Afritec vers ce ministère pour remplir les formalités subséquentes. Ceci tout en insistant sur l’obligation de « respecter strictement la règlementation en vigueur ».  Et ce n’est pas tout. Comme si elle voyait le danger venir de loin, dans une autre correspondance, la municipalité de Cotonou a attiré l’attention du promoteur sur la nécessité des études d’impact environnemental en accord avec la population, avant le démarrage de tous travaux sur le site. Ces études, a insisté le maire Nicéphore Soglo du haut de ses expériences de chef d’Etat, permettraient d’évaluer les dégâts que pourrait engendrer cette opération, au plan environnemental. Et le pire aurait donc pu être évité.

Ceux qui ont conclu le dangereux deal

Avec ses observations dignes de responsables avisés, les  autorités de la mairie de Cotonou étaient visiblement devenues trop exigeantes aux yeux du promoteur. Il a alors choisi de composer avec le gouvernement en s’adressant, le 19 Juillet 2010, au ministre des recherches pétrolières et minières pour les formalités d’usage. Selon les documents exhibés par le président Nicéphore Soglo, il s’avère donc que c’est le ministre Barthélémy Dahoga Kassa et son homologue de l’Economie et des finances d’alors, Idriss L. Daouda qui ont procédé à la signature de la convention officielle d’extraction du sable à Akogbato avec le promoteur de la société Afritec.

La  vérité du Président Soglo

Après l’exercice de désintoxication de la population le président Soglo qui se tue à améliorer l’image de la ville de Cotonou, la ville vitrine du Bénin, a déclaré : « Ce n’est donc pas la faute à la mairie de Cotonou si le gouvernement ne s’est pas préoccupé de l’étude d’impact environnemental avant de signer ce document. Je m’occupe du développement. Je ne fais pas de la politique politicienne. La plage, c’est un lieu de loisir qui attire les touristes. Et c’est le tourisme qui accroit la richesse des pays comme l’Espagne, le Portugal. Ici, nous disposons de la plage, du climat. Mais si on en fait n’importe quoi, il est clair qu’on ne connaitra pas le vrai développement ». Rafraîchissant la mémoire à ses administrés et aux Béninois, la première autorité de Cotonou a également fait l’historique du dragage du sable lagunaire. Il ressort de ses explications que ce sont les partenaires techniques et financiers (PTF) qui ont préconisé le recours au sable lagunaire dans les pays du Golfe de Guinée, vu que leur aide est sollicitée  pour lutter contre les ravages causés par les courants marins, alors qu’au même moment, on va encore chercher du sable marin, faisant ainsi le même travail destructeur que la mer.

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