Equation difficile à résoudre, la question énergétique a été pratiquement une épine dans les pieds des gouvernements successifs au Bénin. Des efforts sont consentis mais le problème reste entier. Médecin spécialiste de la santé publique, notamment en environnement et santé au sein de l’importante industrie énergétique français (Edf), l’invité de la radio soleil Fm de ce vendredi 13 mars 2015 pense qu’on peut inverser la tendance.
Le Bénin, affirme-t-il, dispose d’énormes potentialités capables de le mettre définitivement à l’abri de la crise. Au nombre de ces atouts, il cite l’eau (hydroélectricité), le vent (éolien), le soleil (photovoltaïque) et les déchets (biomasse). Selon Mohamed Paul Tossa, ce pays dispose d’un réseau d’eau pouvant favoriser l’énergie hydraulique, qui à elle seule peut assurer l’accès à l’électricité de tous les ménages. Il y a le vent pour l’éolienne, le soleil pour l’énergie solaire dont la productivité est plus importante dans le nord du pays, les résidus issus de l’agriculture et de l’élevage pour produire de l’électricité à partir de la biomasse. La géothermie (production à partir de la chaleur du sous-sol) est également selon l’invité une source de production car elle a été déjà explorée et semble être une source prometteuse. Tous ces potentiels existent mais le bout du tunnel peine à être trouvé. Face à cette équation, l’invité identifie deux niveaux de difficultés. Le premier niveau selon lui, c’est la gouvernance. Il trouve que sans un audit sérieux du secteur énergétique et une mobilisation des compétences avérées autour de la question, il ne faudra pas rêver. L’autre difficulté qu’il identifie, c’est l’environnement des affaires. Pour l’invité, les sources de financement existent dans tous les domaines. La seule chose dont a besoin l’investisseur, c’est d’abord et avant tout la sécurisation de ses avoirs. « Il y a beaucoup d’investisseurs dans le domaine énergétique et dans d’autres domaines qui veulent venir au Bénin. Mais ils veulent des garanties d’un retour sur investissement. Tant qu’ils n’auront pas la garantie, ils ne viendront pas », affirme-t-il. La garantie selon l’invité, c’est entre autres une administration performante, un secteur privé dynamique, une volonté politique affirmée. « Ce n’est la compétence qui nous manque. C’est la volonté politique qui nous handicape », a-t-il fait savoir. Par rapport à la mise en œuvre d’une politique d’intégration sous-régionale en matière énergétique, l’invité trouve que le Bénin ne sera pas la bienvenue s’il continue de jouer son rôle légendaire de parasite. « Qu’apporte le Bénin à la sous-région en terme d’énergie ? Rien, il est toujours dépendant. Pensez-vous que les autres pays de la sous-région peuvent associer le Bénin alors qu’ils savent qu’il ne leur apportera rien ? », s’est-il interrogé. Le samedi 14 mars, Mohammed Paul Tossa était face à la jeunesse de l’Atacora et de la Donga résidant à Cotonou. Plusieurs sujets comme l’emploi des jeunes, l’énergie, le régionalisme ont été abordés.
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