« L’Afrique est un continent peuplé d’un bastion de valeurs culturelles capables d’incarner son développement. Néanmoins, de tout point de vue, le constat est que le continent tergiverse à s’illustrer dans le concert des terres émergées en dépit de ses astronomiques capacités socioculturelles ».
Culture et développement peuvent-ils faire bon ménage ? C’est là l’équation. Elle est capitale et d’actualité, surtout pour l’Afrique qui se dit culturellement dynamique mais, qui, paradoxalement, ne parvient pas à prendre le train du développement. En ce début du 3è millénaire, le continent de l’enfant noir parachève quatre décennies de longs processus politique, social, économique et culturel qui ont suivi la fin de la colonisation exigée de concert par les élites panafricaines à travers le nationalisme. De son long cheminement amorcé depuis les temps morts, la terre de Béhanzin, de Samory et de Zoulou s’est offerte en laboratoire d’expérimentation de ce que Mahamoudou Ouédraogo appelle dans son livre Culture et développement en Afrique,publié en 2001, « une typologie impressionnante d’idées des plus sérieuses au plus fantaisistes, des plus séduisantes au plus irréalistes ». Or, un développement authentique ne saurait s’instituer s’il ne considère le réel socle de son espace d’expression : la culture sans nul doute. Ce facteur est d’autant plus prégnant que l’Afrique, le continent le plus tributaire des apports de la nature en terme de ressources et de cultures multidimensionnelles n’a guère l’air de divorcer avec les habitudes de retard sur plusieurs plans. Doit-on regarder l’esprit du sous-développement culturel dans le champ de l’histoire ?
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Mais c’est encore possible…
Oui, la traite négrière, l’esclavage via la colonisation apparaissent comme des drames ayant fragilisé le continent. Cependant, l’Afrique a bien la possibilité d’arpenter l’échelle de développement si elle prend appui sur ses valeurs culturelles, si les élites politiques et intellectuelles ne continuent plus de vivre la perte ou l’acculturation des réalités endogènes, seules espoir de résurrection économique des peuples noirs pris jusqu’à nos jours par l’extrémisme occidental comme les damnés de la terre. Certains pensent que pour refouler les faiblesses qui emprisonnent l’émergence africaine, il faut recourir au concept du brassage culturel qui fonctionne lui aussi avec ses gigantesques dérives. Solutions stériles! Cette approche n’a pu toucher le point culminant du problème si ce n’est au finish, une désarticulation du continent dans ses valeurs culturelles qui a pris corps. L’Afrique est mal partie a-t-on affirmé. Cinquante ans après les indépendances, les Africains sont toujours soumis à une vie de boy où chacun d’eux est culturellement aliéné sous le spectred’un piège sans fin tendu par la mondialisation et ses travers. La plaie n’est pas infectée jusqu’à la gangrène. Relever le défi du développement africain sur la base de la culture et même tenter de rattraper le train des continents dits miroir est bien envisageable. Il s’agira en effet de réhabiliter l’ensemble des cultures africaines en ses éléments positifs, en son aspect dynamique d’échange et de dialogue pour enrichir les projections du développement dont les conditions de réalisation dorment encore sur les lauriers des calendes grecques. Il est temps que les Chefs d’Etat souvent fagotés dans les tenues importées et habituellement cachés derrièreles grosses lunettes priorisent la culture pour le développement au détriment des discours de politiciensacculturés régulièrement prononcés pendant et après les campagnes électorales.
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