Thomas Sankara, l’emblématique président du pays des hommes intègres est encore apparu à la 24ème édition du Festival panafricain du cinéma africain de Ouagadougou, qui s’est ouverte samedi dernier. A l’origine de cette irruption du regretté Thomas Sankara, un film qui porte son nom, « Capitaine Thomas Sankara » du réalisateur suisse Christophe Cupelin.
Dans ce film d’une durée de 90 minutes le réalisateur Christophe retrace les évènements majeurs de l’accession au pouvoir de Thomas Sankara jusqu’au moment où il va être assassiné dans un coup d’Etat militaire qui débouchera sur 25 années de règne de son frère d’arme Blaise Compaoré. Comme un livre ouvert sur cette époque révolutionnaire qui a durée 04 ans, le film documentaire est nostalgique des grands actes de la lutte pour l’épanouissement social des Burkinabè, menée par Sankara et met en exergue les historiques discours de l’homme, ses œuvres, sa vision panafricaniste et anti-impérialiste qui l’a fait passer pour la bête noire dans les anciennes métropoles. Restaurant donc la mémoire de la gouvernance de Sankara à la tête de l’ancienne Haute-Volta qu’il a baptisée Burkina-Faso encore appelé Pays des hommes intègres. Incarnant lui-même l’appellation « homme-intègre » il instaure une gouvernance saine orientée sur le social et hostile au pillage de son pays. C’est ce que rappelle le film « Capitaine Thomas Sankara » chargé d’émotion pour le public venu occuper les 3000 places du Ciné Neerwaya à Ouagadougou.
Discours de Thomas Sankara sur la dette des pays africains : Pour un front uni contre la dette
Retour sur un vaillant
Dans son film projeté pour la première fois au pays de son héros, le réalisateur suisse a mis l'accent sur la vaillance de l’homme. On y retrouve ses tonitruants discours à la tribune de l’Union africaine –Organisation de l’unité africaine (Oua) à l’époque-, appelant ses pairs à ne jamais engager les maigres ressources du continent pour payer une hypothétique dette réclamée par les occidentaux. Même ton de vérité à l’Onu où il s’est offusqué des guerres de domination et d’oppression, la ségrégation raciale en Afrique du Sud, de l’éternel conflit entre Israël et la Palestine. Le Thomas Sankara que Michel Cupelin a montré est un président qui ne se livre pas à de vaines propagandes fondées sur des bilans théoriquement beaux pour tromper les populations. A ce sujet, on retient qu’il a déclaré « Le danseur ne saurait dire qu’il danse bien » en réponse à des interrogations l’invitant à apprécier son propre bilan qu’il a quand même la possibilité de qualifier d’élogieux vu ce qu’il a réalisé en 04 ans. Le réalisateur de « Capitaine Thomas Sankara » a révélé qu’en l’espace de 04 ans le taux de scolarisation est passé de 06 à 22%. Capitaine Thomas Sankara avait à son actif des milliers d’hôpitaux et de nombreux logements construits. Sans oublier qu’avec lui, le Pib du Burkina est passé du simple au double.
Hantise de Compaoré
A la projection du film au Ciné Neerwaya à Ouagadougou, un des faits marquants : les huées des spectateurs à chaque fois qu’apparaîssait Blaise Compaoré à l’écran. Une image choque qui indique que Sankara même dans un film, demeure la hantise de son successeur et ami Blaise Compaoré. Le capitaine Sankara lui-même, se rappelle-t-on dans le documentaire de Cupelin disait « le jour que vous apprendrez que Blaise prépare quelque chose contre moi, n’essayez pas d’intervenir, il sera trop tard ».
Extraits des grands discours de Thomas Sankara
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