Législatives : Joseph Djogbénou à la conquête de l’électorat de Cotonou

Après plusieurs années d’activisme et de dynamisme dans la « société civile agissante », Joseph Djogbénou a décidé d’investir l’arène politique béninoise. Mais il ne veut pas perdre le temps.

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Aussitôt devenu personnalité, l’avocat et professeur agrégé de droit se lance dans la course à l’Assemblée Nationale avec sa candidature aux Législatives du 26 avril prochain dans la 16ème circonscription électorale (Cotonou). Un grand challenge pour ce pur produit de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), classé récemment par le magazine « Newafrican », basé à Londres, parmi les 100 africains les plus influents.

Il est le seul, sinon l’un des rares professeurs agrégés de la Faculté de Droit de l’Université d’Abomey-Calavi à avoir fait tout son cursus scolaire et universitaire au Bénin. Au barreau du Bénin, Il s’est fait une réputation pour la conduite aussi bien des gros dossiers sensibles que des causes oubliées et non médiatisées.  Dans le milieu du militantisme,  on lui fait référence pour sa verve et son engagement pour la cause des droits de l’Homme, de la démocratie et la bonne gouvernance. Fi famé Joseph Djogbénou (JFD), puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est bâti la réputation du scientifique accomplie, le professionnel rompu à la tâche et du citoyen engagé pour les bonnes causes, enragé contre les mauvaises. En plus des amphithéâtres et salles de formations, des cercles d’Ong et associations, des salles d’audience, Joseph Djogbénou a décidé d’aller à l’assaut de l’arène politique béninoise pour y laisser ses empreintes.

Fervent militant, politique bon teint ?

Début 2014, ses compagnons de lutte et lui décident de transformer leur mouvement, ‘’Alternative citoyenne’’ en parti politique. En avaient-ils besoin dans un contexte béninois où on déplore déjà la multiplicité des partis politiques ? Eh bien oui. Dès sa naissance, le parti s’est mis dans une logique de rupture avec le mode de fonctionnement des partis et mouvements politiques existant déjà. Très vite, Alternative citoyenne dont Joseph Djogbénou est le président d’honneur, s’est trouvé un siège national à Cotonou et deux sièges régionaux –il faudra le souligner- à Parakou et Abomey. L’une des spécificités du nouveau parti, la formation de ses membres, des réflexions critiques et propositions concrètes sur les grands enjeux du Bénin. A ce titre, le parti a sorti en mars 2014, «La Gouvernance par l’Exemple, contribution pragmatique sur l’Etat de droit et la justice.» Une contribution-réflexion en 222 pages sur l’état de la justice, la gouvernance et l’Etat de droit au Bénin.

Les initiateurs du mouvement «mercredi rouge» n’ont pas oublié les actions ponctuelles sur le terrain pour faire pression sur le régime Yayi en vue de la préservation des acquis démocratiques. A ce titre, on a vu Me Joseph Djogbénou et les siens aux côtés des magistrats lors de leurs marches pacifiques de juillet 2014 sur l’Assemblée nationale. Des manifestations pour protester contre la proposition de loi portant retrait du droit de grève et d’association aux magistrats introduite par les députés proches du pouvoir. L’homme fut, l’artisan sinon l’une des figures de proue de la plate-forme des forces démocratiques. Un creuset de partis et mouvements politiques de l’opposition qui s’est mobilisé contre l’impasse électorale dans laquelle se trouvait le Bénin il y a quelques mois. A cet effet, on se rappelle les deux gigantesques marches pacifiques pour la tenue des élections organisées en octobre et novembre derniers. On n’oubliera pas non plus son activisme contre la révision opportuniste de la Constitution. 

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Baptême du feu électoral

Passés ces combats, Alternative citoyenne s’est lancée dans la course pour les élections législatives du 26 avril 2015. Le parti s’est mis en alliance électorale avec l’Union fait la Nation. Et compte bien avoir des membres dans la prochaine Assemblée Nationale. C’est un gros défi pour une formation politique encore en quête de fief électoral. Ça l’est encore plus pour Joseph Djogbénou, deuxième de la liste Union fait la Nation (Un) dans la 16ème circonscription électorale (du 7ème au 13ème arrondissement de Cotonou). En tête de cette liste, on retrouve Candide Azannaï, transfuge des Forces Cauris pour un Bénin émergent(Fcbe), l’alliance du président Boni Yayi. Cinq sièges sont à pourvoir dans cette circonscription électorale. Les résultats des Législatives de 2011 donnent trois sièges à la Rb, entre-temps membre de l’Un et deux aux Fcbe. On peut donc considérer que la Rb et les Fcbe sont dans leur fief. Et l’Un dans sa configuration actuelle va y conquérir des voix. Candide Azannaï, député de ladite circonscription a été élu en 2011 sur la liste Fcbe. C’est un habitué des Législatives. Toutefois, il devra démontrer qu’il vaut politiquement quelque chose en dehors des machines Rb et Fcbe qui ont fait de lui député les trois fois qu’il a siégé à l’Assemblée Nationale.

Joseph Djogbénou cité parmi les 100 Africains les plus influents

Une valeur made in «Uac»

Quant au professeur agrégé, il fait son baptême du feu électoral. Candidat déclaré à la présidentielle de 2016, les Législatives constituent pour lui un test dans une eau pleine de crocodiles. A voir la composition des listes Rb, Fcbe, Un et Prd, dans la 11ème circonscription électorale, la bataille sera âpre pour les prochaines Législatives.  Mais l’homme, nous, a-t-on confié, est friand des défis. Il a une aversion pour l’échec et aime remporter ses challenges la tête haute. Son curriculum vitae (Cv) en témoigne. Agé de 46 ans cette année, il a décroché, à 40 ans, en 2009 son agrégation de Droit privé et de sciences criminelles en étant major de sa promotion. Deux ans plutôt, il recevait la mention très honorable pour sa thèse unique de doctorat en droit. En 1997, c’est également major de sa promotion qu’il a obtenu son Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa).

Ce qui tape à l’œil quand on lit le Cv de Joseph Djogbénou, c’est le fait qu’il a obtenu tous ses grands diplômes au Bénin, contrairement à bon nombre de ses pairs. Du Bac au collège Père Aupiais, en passant par la maîtrise, le Capa, le Dea et le Doctorat à la faculté de droit de l’université d’Abomey-Calavi. Comme par coïncidence,  le concours d’agrégation du Cames auquel il fut admis en 2009 a été organisé à Cotonou. On peut donc dire qu’il est une fierté du système éducatif et du milieu militant béninois. Avec son parcours universitaire, professionnel et militant, il s’est fait de toute évidence une grande réputation. Désormais, Il doit s’évertuer à la transformer en légitimité électorale. C’est pour lui tout l’enjeu des élections législatives du 26 avril prochain. 

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