Législatives : Yayi et ses ministres devenus «Casse-tête» pour les journalistes et la Haac

Alors qu’ils s’étaient réunis pour discuter des conditions d’une couverture médiatique équitable de la période électorale relative aux législatives du mois prochain, les conseillers à la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) et les journalistes béninois se sont rendus compte que le président Boni Yayi et sa vingtaine de ministres candidats sont un frein pour le bon exercice de leur métier.

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Réunis hier mardi 24 mars 2015 à la maison des médias pour échanger à propos  des principes d’une couverture médiatique équitable pendant la période électorale des législatives prochaines, les journalistes  de la presse écrite béninoise et les conseillers à la Haac se sont rendus à l’évidence que le chef de l’Etat et ses ministres constituent pour eux un «casse-tête ». La Haac, entendez, Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication, l’organe chargée de la régulation des média au Bénin, a jugé utile de rappeler aux journalistes leur devoir d’équilibrer leurs publications en favorisant un accès équitable à tous les camps politiques engagés dans le joug électoral.  Seulement au cours de cet exercice, ils se sont heurtés à une pluie d’interrogations sur la façon dont il faut équilibrer l’information en cette période  où le chef de l’Etat et ses ministres, candidats aux législatives, profitent de leurs statuts pour mener une campagne précoce à peine  voilée.

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Le président, en tant qu’institution, jouit à lui seul, d’un temps d’antenne illimité sur les antennes de la télévision de service publique a rappelé, le conseiller Marie-Richard Magnidet.  Et son collègue le vice-président de la Haac, Souleymane Ashanti de préciser que selon la loi, les ministres, bien que candidats, continueront de bénéficier également des privilèges de couvertures médiatiques des activités relatives à leurs charges. Sur ce, Comment faire avec le chef de l’Etat et ses interventions en forme de campagne déguisée pour son alliance politique ? demande un journaliste  de la télévision publique qui a aussi appelé la Haac à se prononcer sur la durée normale d’un reportage sur une activité du président étant donné qu’actuellement, un tel reportage dure au moins 15 minutes dans un journal télévisé. Comment séparer le ministre du candidat sur le terrain ?  Comment équilibrer  l’information quand le chef de l’Etat à lui seul, a un temps d’antenne illimité  dont il use pour faire de la propagande électorale au profit des Fcbe ?…

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Devant le fait accompli

La situation est apparue complexe pour les conseillers qui se sont rendus à l’évidence. « Soyons sincères, tous les ministres sont en campagne » a reconnu le conseiller Mangnidet.  Pour lui, l’     Ortb, la chaîne de télévision nationale « n’est plus une référence ». Professionnellement parlant, il trouve qu’on ne peut pas consacrer « 15 minutes à une seule » personne dans un journal télévisé.  Dans un journal qui doit durer 20 à 25 minutes, a-t-il dit « les activités du chef de l’Etat ne peuvent  pas dépasser 5 minutes dans un pays sérieux ». Parlant donc de la responsabilité de la Haac, il a fait savoir qu’il  s’agit d’attirer l’attention des journalistes sur ce qu’ils doivent faire pour être plus professionnels. A cet effet les journalistes ont demandé aux conseillers de rappeler à l’ordre ceux qu’ils ont désignés pour la communication autour des activités du chef de l’Etat.

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