Mali : du plomb dans l’aile des négociations d’Alger

Les négociations d’Alger pour le retour de la paix tirent à leur fin. Il est prévu ce dimanche, la signature d’un accord entre la délégation malienne et les groupes armés pour qu’enfin, les armes cessent de crépiter et que la paix s’installe dans la partie septentrionale du Mali.

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Seulement, on est encore loin de dire que le Mali sort de l’auberge avec ce document préparé par Alger avec la bénédiction des partenaires membres de la médiation tels que l’Ua, l’Ue, la Cedeao, le Tchad, le Niger, le Nigéria le Burkina Faso, la Mauritanie, l’organisation de la Coopération islamique. Il y a en réalité un point qui plombe ce projet d’accord dont la signature illico-presso ce dimanche tient à cœur aux médiateurs qui veulent en finir avec ce dossier de négociation  qui s’éternise  depuis le début le 16 juillet 2014.

Ce point d’achoppement, c’est  la question de l’autonomie de l’Azawad ou à défaut le fédéralisme.  Le texte à parapher ce dimanche 1er mars 2015 ne parle aucunement de fédéralisme encore moins d’autonomie comme le réclament des groupes armés du Nord.  Seule avancée, la dénomination Azawad est officiellement reconnue comme une «  réalité humaine, socio-culturelle mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord ». Reconnaissance qui reste insuffisante pour les  groupes armés indépendantistes qui montent les populations contre le texte qui leur est soumis. A la base, les manifestations de populations sont suscitées et face aux médiateurs, la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) s’adonnent à un jeu clair-obscur réclamant une ultime prolongation de 72 heures.

Un tient vaut mieux que deux tu l’auras

L’autonomie ou le fédéralisme réclamés ne sont en effet pas une fin en soi. Rien n’indique que cela sera la porte ouverte sur le bonheur que les groupes armés miroitent aux populations. Les exemples du Nigéria ou du Sud Soudan en disent long. Ce sont ces mêmes groupes armés qui une fois l’autonomie obtenue, se livreront une guerre de leadership qui fera de cette partie un bastion du djihadisme. Et puisqu’il est déjà une avancée, la reconnaissance officielle de l’Azawad, il apparaît judicieux que les populations adhèrent aux propositions d’amélioration consignées dans le présent projet tout en maintenant la pression sur Bamako pour leurs applications. Les médiateurs à cet effet, ont eu l’humilité de reconnaître que l’accord n’a pas la prétention de résoudre à la fois  et dans l’immédiat tous les problèmes posés une crise cyclique profonde et multiforme » mais qu’il représente un cadre pour une nouvelle gouvernance basée sur la libre administration.

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