Rdc : comment les Usa créent des ennuis à Kabila

Week-end tourmenté au Congo Kinshasa. De nombreuses arrestations de militants pro-démocratie ont eu lieu à Kinshasa dimanche. Alors qu’ils étaient invités dans le cadre d’une conférence de la société civile congolaise appuyée par l’ambassade des Etats-Unis  en Rdc, les militants pro-démocraties du mouvement burkinabé le « Balai citoyen» et du mouvement sénégalais «y en a marre » ont été arrêtés avec des Congolais et le diplomate américain qui a été lui, libéré ce lundi, selon le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, Lambert Mende.

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Le pouvoir de Kabila les accuse de tentative de « déstabilisation». Lambert Mende qui s’est à l’occasion, trouvé un talent de détecteur de terroristes, a même parlé d’incitation, de préparation d’actes de violence expliquant que les invités sénégalais et burkinabè avaient pour mission de former des groupes de Congolais à des actes mettant en péril la sûreté de l’Etat.

Washington à la manœuvre

Ces arrestations bien que regrettables, sont le fruit d’une intrusion américaine dans les affaires internes congolaises. C’est Washington qui a financé l’arrivée des activistes Burkinabé et sénégalais au Congo. Un porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis au Congo a d’ailleurs reconnu que ces types d’activités sont financés par Washington, pour amener les jeunes à porter haut leurs voix.

Cela relève, en dépit de tout ce qu’on peut reprocher à Kabila, d’une intrusion grave. Et pour le comprendre, il faut se demander si le contraire est possible. Autrement, l’omnipotent Usa pourrait-il admettre que la Rd-Congo d’Afrique finance des jeunes activistes pour des manifestations sur le sol américain. Les Etats-Unis dans la démonstration de leur domination sur les autres Etats devraient pourtant reconnaître qu’il y a des limites à ne pas dépasser et savoir respecter la souveraineté des autres gouvernements.

Kabila a peur

Malgré la gravité de la maladresse américaine, il faut noter qu’elle a le mérite de révéler l’état de conscience du président Kabila. Il a peur que les Congolais s’unissent comme un seul homme pour le chasser du pouvoir à l’instar de ce qui s’est passé au Sénégal et au Burkina Faso.  Le porte-parole Lambert Mende a dans ses déclarations, prouvé que le régime a peur des contestations populaires dirigés par des groupes organisés.

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Ils ont compris que même avec les armes, les coupures des systèmes de communication et autres moyens despotiques, ils n’ont pas suffisamment de moyens pour contrer un éventuel déchainement populaire qui aurait véritablement pour objectif de démolir tout le régime dictatorial qu’ils ont eu le temps d’instaurer au Congo. Des « Balai citoyen» ou des «y en a marre » Kabila n’en veut pas visiblement pas.

Signalons que cette panique qui s’est emparée du pouvoir de Kabila tire sa source des violentes manifestations populaires anti-révision opportuniste de la constitution, de janvier 2015 dans lesquelles une quarantaine de personnes ont été tuées. Et avec les évènements du week-end dernier, les Congolais  peuvent s’assurer désormais qu’ils ont la situation sous contrôle.

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