Vingt listes nationales dans 24 circonscriptions électorales, c’est presque la mer à boire !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour ceux qui comme nos bokonons au sujet des signes du Fâ savent les interpréter.  3. 332. 000  électeurs au moins, 3320 candidats pour 83 postes de députés titulaires !

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C’est-y correct ? L’Eglise catholique à travers ses structures concernées a pris particulièrement à cœur la célébration des vingt-cinq ans de notre Conférence Nationale. Ses diverses célébrations (tridium, conférences-débats) se sont terminée  le samedi 28 février, jour de clôture de ces assises mémorables qu’était la Conférence des Forces Vives de la Nation, par une grande conférence-débats délivrée par le bâtonnier Jacques Migan : « L’esprit de la Conférence Nationale : implications pour le contexte sociopolitique actuel. » Il n’est pas difficile de s’entendre sur l’esprit de la Conférence nationale. Il se décline pour moi en trois volets :

1.         Engagement pour un Etat de droit.

2.         Le passage de l’Etat-PRPB qui s’était d’ailleurs lui-même sabordé le vendredi 6 décembre 1989, pour le Renouveau démocratique.

3.         Notre démocratie sur la base même du Rapport Général ne saurait se réduire à être seulement une démocratie libérale, mais au-delà une démocratie participative.

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Aussi, la Transition amorcée dès le mercredi 28 février 1990 devrait-elle être dès lors régie une Charte Constitutionnelle qui devait consacrer le consensus national reconnu explicitement en 2007 comme « un principe à valeur constitutionnelle »  Or, le Gouvernement de la Transition formé exclusivement par le Premier Ministre Nicéphore SOGLO n’était hélas pas un gouvernement de large consensus, accepté comme tel par le HCR (Haut-Conseil de la République) organe législatif jouant aussi le rôle de la future Cour Constitutionnelle. Notre Renouveau démocratique était dès lors mal parti et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi presque toute la classe du pays s’était liguée contre le Président Nicéphore Soglo accusé de sectarisme « clanique et familial), et a réussi à l’empêcher de rempiler en 1996. Avons-nous progressé avec le retour au pouvoir pendant dix ans du Général Mathieu Kérékou ? La réponse à cette question conditionne notre appréciation de la situation sociopolitique actuelle. Pour moi, le Président Boni yayi n’a fait que mettre fidèlement ses pas dans les empreintes laissées par dix ans de « démocratie à pas de caméléon » (Richard Banégas). Faute de rectifier le tir et de faire preuve de créativité, nous avons amorcé une descente aux enfers dangereuse dont le symptôme majeur est l’impossibilité actuelle pour presque tous les partis et alliances de partis (à l’exception de deux) à avoir leur liste prête au dernier jour du dépôt des listes à la CENA : le mercredi 25 février 2015. Or, la démocratie libérale fondée sur l’Etat de droit est animée par cette seule exigence : le respect scrupuleux des textes.

Karl Marx, penseur d’une société communiste où chacun sera libre sans être obligé de subir l’appareil répressif de l’Etat avec ses institutions et ses lois, parce que l’abondance des biens produits aura débarrassé l’homme de la compulsion de s’accaparer du surproduit du travail collectif, a souligné par contre que le droit bourgeois est la pire forme de violence que l’homme ait jamais subie. Or, pas de démocratie libérale (bourgeoise) sans un respect scrupuleux des stipulations des lois. En l’occurrence, notre code électoral dernier joyau dont nous a gratifié notre Assemblée Nationale n’a pas pu être respecté pour les présentes élections législatives. En effet, quand un parti ou une alliance de  partis dépose sa liste, il se présente deux cas de figure :

•           rejet pour une raison ou une autre par la CENA ; il ne reste alors à ces partis ou alliances de partis qu’à se pourvoir devant la Cour Constitutionnelle  qui statue  dans un délai  de huit (08) jours

•           acceptation de la liste sanctionnée par un récépissé provisoire qui est tel parce que les dits candidats en lice ‘ont pas payé leur caution.

Ayant fini avec la corvée de dépôt de sa liste à la CENA, il lui reste qu’à attendre son récépissé définitif lorsque dans les deux jours qui suivent la déclaration de candidature (dernier délai mercredi 25 février pour les présentes législatives), les partis politiques ou alliances de partis auront versé auprès du Trésor un cautionnement fixé à cent mille (100.000 F) par candidat titulaire. Donc après le vendredi 27 février, tout le monde est censé fixé sur les candidats positionnés sur les listes et qui dûment se seraient déjà acquittés du montant de leur caution et l’article 383 du même code dispose clairement qu’aucun retrait de candidature ne sera admis après la délivrance du récépissé définitif. Or, plusieurs listes et pas des moindres continuent d’opérer subrepticement des changements ou des additions sur leurs listes ! Comme la CENA de 1999, l’actuelle CENA continue d’accepter des réajustements sur les listes après la délivrance du récépissé provisoire, en principe jusqu’au vendredi 27 février, dernier jour où la loi fait obligation aux candidats de payer leur caution ! Ainsi j’ai demandé qu’on me fournisse les positionnements d’un parti dont je suis proche dans la 5ème circonscription, celle dont je suis ressortissant. Impossible jusqu’ici d’être satisfait ! Nous pouvons vérifier si le Trésor public sera en mesure d’encaisser à la fin de ce fatidique vendredi 27 février les 100.000 F X 83 X20 = 166 millions qui constituent le pactole des élections législative.   Nous avons en mémoire toute la polémique qu’avait soulevée en 2011 le remplacement après dépôt de la liste FCBE de Madame Célestine Adjanohoun par la Première dame, Madame Chantal Yayi ! Or, on continue le même mic-mac dans cette alliance : Madame Christine OUENSAVI, une Mahi de Kétou,  a été obligée de "se démissionner" comme tête  de liste dans la 22ème circonscription au profit du Michel Abimbola après un ramdam du plus mauvais goût. Le code électoral était certes flou sur cette question en 2011 ; il ne l’est plus. Manifestement, c’est seulement une démocratie fondée sur le consensus qu’il nous faut : une démocratie inclusive et solidaire !

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