Nigéria : Goodluck Jonathan, nouvelle étoile polaire de la démocratie !

Candidat malheureux à la présidentielle du week-end dernier, le président sortant du Nigéria, Goodluck Jonathan, ne doit pas, pour autant, être considéré avec moins de respect. Au contraire, après être sorti du palais d’Aso Rock qu’il a habité pendant quelques années, il entre dans le grand palais de l’histoire des hommes respectueux des principes démocratiques.

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Un lieu qui rebute des apprentis sorciers élus à la tête de certains Etats en Afrique. Osons le dire, Goodluck, Jonathan est désormais une étoile polaire dans le firmament de la démocratie En Afrique. Si le président sortant du Nigéria n’a pas pu se faire réélire parce que n’ayant pas su trouver les bons réflexes faces aux défis majeurs de son pays, Goodluck Jonathan ne s’est pas laissé atteindre par la maladie du tripatouillage électoral auquel font recours certains de ses pairs irrespectueux de la volonté du peuple. Contraint ou pas, il a, en un bon démocrate reconnu sa défaite et félicité le gagnant, l’opposant Muhammadu Buhari. Par ce geste, il a permis à son pays d’écrire, la plus belle jusqu’à présent, des pages de sa démocratie. Jamais, avant ce scrutin, le Nigéria n’avait connu une alternance démocratique où un opposant gagne face au pouvoir en place, surtout la toute puissante machine du Pdp dont il est le candidat. A son actif, il est à rappeler qu’il est celui qui a modernisé en réformant profondément la commission électorale chargée d’organiser les scrutins au Nigéria. Permettant ainsi, à cette structure de mériter l’attribut « indépendante ».

L’exemple Goodluck Jonathan

L’homme qui ne s’est jamais séparé de son chapeau Stetson, a donc désormais, un nouveau trait caractéristique pour briller sur tout le continent noir comme la nouvelle étoile polaire de la démocratie en Afrique. Il est désormais un exemple à suivre pour des présidents africains comme, le Burundais Pierre Nkurunziza, les Congolais Denis Sassou N’Guesso et Joseph Kabila, le Togolais Faure Gnassingbé, le Rwandais Paul Kagamé, le Tchadien Idriss Deby… qui s’accrochent et nourrissent le rêve d’un pouvoir à vie au mépris d’un des grandes principes de la démocratie, l’Alternance avec grand « A ». Son exemple n’est pas moins intéressant à suivre pour le président béninois Boni Yayi qui, en fin de son dernier mandat présidentiel s’est découvert un appétit à la campagne pour des législatives à l’issue desquelles, lui et ses sbires des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) – Alliance politique au pouvoir- souhaitent avoir 50 sièges sur 83 pour réviser la constitution du pays. Pour quoi faire ?, les opposants parmi lesquels son ancien allié, la deuxième personnalité  du pays, le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, disent que c’est pour une révision opportuniste destinée à le maintenir au pouvoir après 2016. Une allégation qui ne manque pas de fondement quand on voit l’omniprésence herculéenne du président béninois sur le terrain. Il pose toute sorte de pierre qu’il peut ramasser quelque part, lance des travaux les moins insignifiants pour son rang, inaugure tout jusqu’à un « robinet d’eau ». Il est donc à souhaiter qu’il ait la bonne chance de Goodluck Jonathan pour ne pas se retrouver sur la liste noire des présidents par qui le malheur est arrivé dans leurs pays. Qu’il ne connaisse pas notamment, le sort de Blaise Compaoré dont les nuits sont de plus en troublées depuis qu’il s’est fait chasser du pouvoir par le vaillant peuple burkinabé.

Chose promise, chose réalisée

On retient de Goodluck Jonathan, deux phrases fortes dignes d’un vrai démocrate qui ont été reprises par presque tous les grands média du monde. Primo : « J’ai promis à ce pays à ce pays –Le Nigéria-, des élections libres et justes. J’ai tenu ma parole ». Secundo, « Aucune ambition personnelle ne vaut le sang d’aucun Nigérian ». De quoi arracher de son successeur la garantie de ne pas être inquiété, de ne pas faire l’objet d’une chasse aux sorcières. Revenons avec ses propos à son ami béninois, Thomas Boni Yayi, celui-ci gagnerait à renoncer à toute tentation machiavélique à se maintenir au pouvoir. Et il pourra comme Jonathan, dire le 06 avril 2016, « j’ai promis partir, je pars » ou encore « j’ai promis rendre le pouvoir, je le rends».

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