Difficile de ne pas croire que le pouvoir est devenu tyrannique au Burundi. Désormais, il est interdit aux populations de manifester publiquement une quelconque désaffection au projet d’un troisième mandat au président Pierre Nkurunziza. C’est la décision solennellement annoncée par des ministres du gouvernement burundais qui ont tenu une conférence de presse à cet effet.
Au nombre de 04, les ministres dont le Gal Potien Gaciyubwenge chargé de la Défense, Edouard Nduwimana patron de l’Intérieur et de la justice et Gabriel Nizigama de la Sécurité publique, ont porté aux Burundais et aux opposants notamment, le message de mise en garde formelle contre toute manifestation. Cette mise en garde survient après les heurts de vendredi qui se sont soldés par l’arrestation de plusieurs manifestants et à la suite desquels les opposants au troisième mandat menacent de battre à nouveau le macadam.
Tour à tour, chaque ministre émissaire du président Nkurunziza a haussé le ton, vilipendant les acteurs de la société civile et des partis politiques de l’opposition. Instigateurs de troubles à l’ordre public, détracteurs de la paix… ils sont traités de tous les noms d’oiseaux pour leur engagement contre un troisième mandat de l’actuel président. Toutes les mesures seront prises pour « punir et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs, les instigateurs d’appel au soulèvement » a lancé en ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana. Se faisant plus clair dans la menace, le patron de la Défense au Burundi, le Général Potien Gaciyubwenge a lui, dit qu’il ne se fera pas prier pour lancer les soldats de l’armée à l’assaut de ceux qu’il appelle les « détracteurs de la paix ». Ceci étant, le ministre de la sécurité publique a ajouté que policiers et militaires feront front commun contre les manifestants sous prétexte d’assurer la « sécurité de tous ».
