Gabon : la xénophobie politisée enflamme Libreville

A Libreville dans la capitale gabonaise, le Bénin n’a plus d’Ambassade. La chancellerie béninoise est partie en fumée aussitôt après que l’intrépide opposant gabonais, André Mba Obame fut déclaré mort. Manifestant leur colère contre une certaine autorité du régime Bongo d’origine béninoise à qui on attribue des pouvoirs maléfiques ayant servi à tuer mystérieusement l’opposant André Mba Obame, des jeunes Gabonais se réclamant d’un regroupement de l’opposition politique, ont mis le feu à l’Ambassade du Bénin.

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Malgré leur détermination, les pompiers gabonais n’ont pu sauver la chancellerie des flammes qui brûlaient avec autant de rage que celle animant les jeunes gabonais contre les Béninois. L’incident, peut-on dire, est la conséquence d’une haine nourrie contre, l’autorité gabonaise d’origine béninoise, nommément appelé Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba. Mais ce n’est que la face cachée de l’iceberg.

Xénophobie politisée

Alors que d’aucuns pointent du doigt le Béninois Maixent Accrombessi comme étant celui qui enflamme le Gabon, le drame de Libreville, à l’analyse, résulte en réalité des déclarations xénophobes faites par des hommes politiques de l’opposition gabonaise qui présentent les étrangers, notamment le Béninois Accrombessi, comme auteurs de tous les maux dont souffre le pays. On se rappelle la récente déclaration de Jean Ping, qui se croyant plus Gabonais que tous ses compatriotes, a déclaré sur France24 « nous sommes gouvernés par un autocrate, entouré par ce que nous appelons une légion étrangère dirigée par Maixent Accrombessi, directeur de Cabinet d’Ali Bongo, qui est le véritable président du Gabon ». Ceci dit, Jean Ping dans des mots à peine voilés, qu’il veuille le reconnaître ou non, a déjà renforcé le sentiment xénophobe contre le M. Accrombessi. Et vu la réputation de berceau du vodoun qu’a le Bénin d’où le principal accusé est originaire, la mort pour des raisons qui seraient mystérieuses de l’opposant n’était donc que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du sentiment xénophobe déjà latent. Ce qui est donc déplorable c’est la manipulation de population par des politiques qui surfent sur la fibre patriotique des Gabonais générant une haine contre les étrangers qui contribuent en dépit de tout, à la production de la richesse dans le pays.

Lire : Gabon : Jean Ping le «Henri Konan Bédié» gabonais ?

Crainte d’attaques contre les Béninois

La situation des Béninois vivant au Gabon est plus que jamais inquiétante. Des déclarations de certains des jeunes ayant mis le feu à la chancellerie du Bénin, on se rend compte qu’ils assimilent tous les Béninois à Maixent Accrombessi. « Désormais plus aucun étranger, notamment les ressortissants béninois, n’aura de répit dans ce pays. Ils devront tous rendre des comptes en commençant par le gourou d’Ali Bongo, son directeur de cabinet, Maixent Accrombessi qui a contribué à l’assassinat d’AMO» a déclaré l’un des jeunes rapporté par le site d’information gabonreview.com. Selon la même source, ces jeunes ont affirmé que ce sont les étrangers qui tuent de nombreux Gabonais pour des besoins fétichistes dans ce pays où des cas de crimes rituels sont régulièrement révélés.

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