La démission du gouvernement du ministre Barthélémy Kassa est salutaire mais elle n’est pas suffisante. C’est ce que pense l’ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice, Victor Prudent Topanou, l’une des premières personnalités politiques à réclamer la tête du ministre chargé de l’Eau. Dans une déclaration sur une chaîne de radio privée de la place, le Professeur de droit s’est réjoui de cet acte du ministre Kassa.
« C’est une excellente nouvelle », a apprécié avant d’ajouter qu’il ne pouvait en être autrement. Pour autant il s’est ému de cette démission, l’ex-collaborateur du président Boni Yayi estime que cette sanction politique n’est pas suffisante. « Nous faisons confiance au gouvernement pour aller plus loin car maintenant, il faut en effet aller plus loin », a indiqué le professeur Topanou pour qui la seconde phase dans la gestion de ce dossier de détournement de l’aide au développement des Pays-Bas doit être celle de la sanction administrative. « Les cadres de la Direction de l'eau doivent eux-aussi subir les sanctions administratives en attendant les sanctions judiciaires pour tous », pense le président du Front uni pour la république (Fur). Poursuivant son analyse de la démission de celui qui est prêt à aller à droite si le chef le désire et à gauche si le président l’ordonne, l’ex-porte-parole du gouvernement Yayi pense qu’il sera inacceptable que le ministre Kassa nouvellement élu député siège samedi prochain. « Certes, il n'y a aucune disposition juridique qui l'empêche d'occuper son siège dès samedi prochain à l'assemblée nationale mais cela ferait mauvais genre qu'il l'occupe dans ce contexte », a expliqué Victor Prudent Topanou qui invite à la vigilance.
Après un premier pas salutaire, le ministre Barthélémy Kassa posera-t-il le second grand pas pour l’éclatement de la vérité dans ce dossier où sa responsabilité est entamée en renonçant à son siège à l’Assemblée nationale comme il l’a fait avec son fauteuil ministériel ? Seul le temps nous édifiera.
