Bénin : Azannaï révèle les machinations du pouvoir et appelle au calme

Suite à sa tentative d’arrestation ou d’enlèvement manqué du lundi dernier, le député Candide Azannaï est monté au créneau dans l’après-midi de ce mardi 05 main. A travers une conférence de presse tenue au siège de parti’’ Restaurer l’Espoir’’, le député de Cotonou est revenu sur les événements du lundi, révélées les différentes machinations de Boni Yayi contre lui, avant d’appeler ses partisans au calme.

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Il sonnait un peu après 17 h ce mardi 5 mai, quand Candide Azannaï, l’air grave et serein est apparu devant la foule de journalistes et de quelques militants vénus au siège de son parti  pour suivre sa conférence de presse. La première après les événements malencontreux qui ont secoué la ville de Cotonou ce lundi 4 mai. Le président du parti Restaurer l’Espoir est revenu en détail sur la «tentative d’enlèvement» dont il a été victime, les échauffourées qui s’en ont suivi et la réaction du pouvoir avant de faire quelques annonces sur la suite des évènements. Le député s’est aussi étalé sur la fausseté de la version du gouvernement dans ce dossier.

Bref rappel des faits

Ce lundi matin, le domicile du député Candide Azannaï, sis au quartier Zogbo, dans le 10ème arrondissement de Cotonou, a été pris d’assaut par des hommes en uniforme. Il s’agissait d’un capitaine, suivi de ses soldats.  Selon différents récits, ces forces de l’ordre ont essayé de défoncer le portail de la résidence pour remettre au député une convocation qui ne porte aucun motif. Informées de cette militarisation, personnalités politiques, responsables de la société civile et populations ont rué vers le domicile du député. La situation a un temps dégénéré, avec des échauffourées entre forces de l’ordre et populations dans plusieurs quartiers de Cotonou. Les manifestants, remontés contre ce qui est qualifié dans l’opinion par une tentative d’arrestation ou d’enlèvement du député, ont incendié des pneus à plusieurs carrefours de la ville Cotonou et même de la commune voisine d’Abomey-Calavi. Un camion-citerne des sapeurs-pompiers a aussi été incendié. Dans la soirée, le gouvernement est sorti de son mutisme de toute la journée pour donner la version officielle des faits. « Personne n’a voulu arrêter Candide Azannaï», a clarifié le Secrétaire général du gouvernement, Alassani Tigri sur la télévision nationale (Ortb).  Il ajoute que les forces de sécurité se sont rendues chez le député juste pour lui remettre une convocation. Cette convocation fait suite, a-t-il poursuivi, à une plainte du Chef de l’Etat qui accuse  Candide Azannaï d’avoir proféré contre lui des propos injurieux pendant la récente campagne pour les élections législatives du 26 avril. Avant le Sgg, le directeur général de la gendarmerie était intervenu sur Golfe Télévision pour servir la même version. Les deux personnalités sont appuyées par Gilles Sodonnon et Kilayodé Mardoché, respectivement procureur général près la Cour d’Appel de Cotonou et procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou.

Azannaï: «L’objectif était de m’enlever»

«Tout ce que le Secrétaire général du Gouvernement a dit est du faux », a répliqué Candide Azannaï. «A aucun moment, il n’a été question d’une convocation. L’objectif était de m’enlever», a-t-il poursuivi. Avant de s’interroger: «Est-ce que la garde république a pour mission de délivrer une convocation ? On envoie 25 hommes (en uniforme) et des civils de la présidence lourdement armés juste pour remettre une convocation !? Est-ce comme ça qu’on remet une convocation.» Il ajoute que la convocation brandie plus tard par les autorités est «une tricherie» Et cela pour trois raisons : « La convocation a été remplie au domicile de mon épouse là à Zogbo, raconte-t-il. Elle ne porte aucun motif et il m’est demandé de me présenter dès réception, tout travaux cessant.»  Le député révèle que la première convocation ayant été rejetée, une seconde a été remise à ses avocats dans la même journée d’hier (voir illustration). «Sur celle-là, la date et l’heure de ma présentation sont indiquée, a-t-il décrit». De plus, contrairement à la première convocation, la seconde est référencée, seulement le motif de sa convocation n’est toujours pas précisé. Mais le clou, selon lui est que les deux signatures sur les documents sont différentes. Pourtant, les deux convocations sont censées avoir été signées par le même commandant.

Appel au calme

Très tard dans la nuit du lundi, la chaine de télévision Canal 3 a annoncé par bande défilante que le chef de l’Etat a suspendu sa plainte contre Azannaï. L’information a été confirmée dans la journée de ce mardi par le procureur général. « Que la plainte soit suspendue ou pas, cela ne me regarde pas, rétorque Azannaï. (…) Je n’ai jamais dit que je ne présenterai pas devant la justice. Mais je ne le ferai que si la procédure de convocation est régulière et conforme à mon statut (de député.»

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 Le Samouraï de Joncquet, comme l’a qualifié le professeur Denis Amoussou Yéyé, qui dit agir comme un chef lance un appel au repli et au calme: «  Après tous les recoupements, à 4h du matin (ce mardi), j’ai moi-même fait le tour de la ville pour demander aux jeunes de replier. Que chaun vaque à ses occupations. J’appelle le peuple à la sérénité et à l’apaisement).

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