Election bureau Assemblée nationale : Alcrer dénonce le vote massif par procuration

La bataille pour le contrôle du bureau de la 7ème législature de l’Assemblée nationale béninoise au lieu d’être une véritable élection où les élus désigneront leurs représentants risque d’être une simple opération de vote par procuration. Contre cette stratégie de vote peu démocratique qui a été la plus utilisée ces deux dernières législatures et qui risque d’être de mise pour l’élection du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, des voix s’élèvent.

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La dernière voix qui condamne cette pratique anti-démocratique et source de corruption au plus haut niveau est celle de l’Ong Alcrer. A travers une conférence de presse animée ce jeudi 14 mai 2015, à Cotonou, le président de Alcrer Ong, Martin Assogba a dénoncé avec la dernière rigueur l’usage massif de procuration pour la désignation des membres du bureau de la 7ème législature de l’Assemblée nationale. Pour l’activiste de la société civile cette pratique dégrade l’image du Bénin et de sa démocratie citée en exemple dans la sous-région ouest-africaine. Aussi, le président Assogba estime-t-il que cette pratique est une sorte de recel des voix du peuple qui a exprimé sa volonté le 26 avril dernier. C’est pourquoi, il a invité l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption(Anlc) à se saisir du dossier.

CONFERENCE DE PRESSE DE L’ONG ALCRER SUR LA CORRUPTION QUI ENTOURE L’USAGE DES PROCURATIONS PAR LES DEPUTES DE L’ASSEMBLEE NATIONALE LORS DE L’ELECTION DU BUREAU

Mesdames et Messieurs de la presse

Créée le 23 décembre 1994 à Cotonou, l’ONG ALCRER s’est spécialisée dans l’éducation de la couche juvénile et dans la sensibilisation des populations en période électorale. Pour atteindre son objectif,  elle a des structures décentralisées couvrant tout le territoire national.et s’est donnée pour mission principale de protéger, de promouvoir et de défendre les droits de l’homme et de promouvoir la bonne gouvernance.

Ses principaux objectifs sont :

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  • Promouvoir la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques ;
  • Protéger et préserver les Droits Humains au Bénin et en Afrique ;
  • Entreprendre des recherches, des études et toutes autres activités entrant dans le domaine de la protection des droits de l’Homme ;
  • Vulgariser partout au Bénin, les textes sur les Droits Humains ;
  • Lutter contre le régionalisme, l’ethnocentrisme, le racisme et le sectarisme et toutes autres formes de discriminations en encourageant le brassage entre les races et les peuples.

En exerçant ses prérogatives, l’ONG ALCRER s’est particulièrement intéressée depuis un certain temps à la question de la corruption qui entoure les votes au niveau de notre pays. Le constat fait  à ce sujet est alarmant. Rien qu’à s’en tenir aux dénonciations faites par les acteurs politiques de notre pays, l’Assemblée Nationale de notre pays devient avec regret un lieu ou le vote de nos députés est caractérisé par des questions de sous c’est-à-dire de grosses sommes. Ainsi, l’on évoque des transactions faites autours des billets de banque.

Depuis  le 3 mai 2007 et pour la première fois  sous l’ère  du renouveau démocratique, l’on a assisté  à une utilisation massive  de procuration pour l’élection des membres  du bureau de l’Assemblée Nationale 6eme législature soit 19 procurations dont certains députés concernés n’avaient manifesté aucun  empêchement particulier  et étaient mêmes présents  au sein de l’hémicycle.

Ce précédant grave est devenue une réalité et les procurations font l’objet de négociation sous haute corruption. Ainsi, comme l’a annoncé dans les différentes presses depuis un certains temps, la même procédure  de vote massif avec des dizaines de procuration est encore annoncé  pour la mise en place prochaine du bureau de l’Assemblée Nationale 7ème législature.

A ce titre, nous avons constaté  la sortie de l’un des nouveaux députés de l’Alliance Bénin Triomphant (ABT) qui a cru devoir annoncer publiquement qu’il a été approché par une force politique  et qu’il aurait refusé la proposition. Selon les indiscrétions, la transaction serait faite sous la base d’une procuration à remettre. S’il est admis que les partis politiques peuvent chercher des rapprochements pour conforter leur position au niveau de l’Assemblée nationale, il est inacceptable que ce rapprochement se fasse  sur la base des grosses sommes d’argent et de remise de procuration. Dans cette optique, une presse vient également d’annoncer à sa une  que 33 procurations auraient été retirées en échange de millions de FCFA  de gratification.

Il n’est donc de secret pour personne de savoir  qu’au Bénin, il y a une grande corruption qui entoure la question de la procuration au niveau de l’Assemblée Nationale

Mais face à cette situation,  aucune action concrète n’a été menée jusque là sur la question en vue de la dénonciation de ces faits. L’Autorité Nationale de Lutte contre la corruption (l’ANLC)  semble rester passive face à cette situation.

L’ONG ALCRER voudrait rappeler  que la  souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants. Le Parlement vote la loi et le vote des parlementaires est personnel. Au vu de ces principes contenus dans notre Constitution du 11 décembre 1990, il semble normal à notre avis qu’au Bénin, comme dans l’immense majorité des démocraties représentatives, les décisions prises par les représentants élus le soient en toute transparence vis à vis de  la population détentrice de la souveraineté populaire. En acceptant l’utilisation massive des procurations comme nous le constatons depuis un certains temps, il est très difficile pour le peuple de connaître les positions exprimées par les députés lors de leurs votes. Le plus grave est le refus de la participation des députés à la première session de l’Assemblée Nationale en méconnaissance du choix portés sur eux par le peuple.

Il s’agit d’une escroquerie que l’ONG ALCRER ne saurait tolérer.

A cet effet, nous demandons à l’ANLC d’ouvrir une enquête sur l’usage des procurations au cours des élections prochaines du Bureau de l’Assemble Nationale ;

De prendre la question du vote sur la base des procurations massives au sérieux et assainir l’Assemblée Nationale de ce fléau de la corruption pour les votes.

 En tout état de cause l’ONG  ALCRER, se réserve le droit  de dénoncer  toutes les personnes qui malgré leur disponibilité s’amuseront à donner des procurations pour une première séance de l’Assemblée Nationale alors qu’ils viennent d’obtenir du peuple souverain la mission de les représenter  et non de substituer leur présence à des procurations après avoir reçu de grosses sommes d’argent.

L’ONG ALCRER a pris déjà des dispositions pour surveiller les nouveaux députés qui se livreront à des actes de corruption pour la mise en place du nouveau bureau de l’Assemblée National.

Des correspondances ont été adressées aux Institutions de notre Etat pour nous aider à juguler ce fléau de la corruption au niveau  de notre Assemblée Nationale.

Nous invitons le peule à la vigilance et à la dénonciation des cas de corruption qui entourerait la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale 7ème législature.

Je vous remercie.

Fait à Cotonou

le 14 Mai 2015

Martin ASSOGBA

Président ONG ALCRER

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