Election de Houngbédji : une bonne leçon de démocratie

Un scrutin laborieux, une victoire étriquée mais un grand pas pour la démocratie béninoise. Au décompte final, Adrien Houngbédji s’en sort avec 42 voix, juste une voix devant Komi Koutché, le ministre des finances auréolé par le soutien massif du Chef de l’Etat et de sa mouvance.

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Si l’opposition plurielle et ses militants s’en réjouissent, c’est aussi une grande victoire pour la démocratie béninoise. En effet, cette élection devrait consacrer le retour aux bonnes pratiques et à l’indépendance des institutions. Une victoire qui consacrera à coup sûr le retour à la bonne  démocratie. Tout au moins, elle permettra à l’Assemblée nationale de retrouver ses lettres de noblesse après près de huit ans de larbinisme institutionnel. Et pour cause, le nouveau président de l’Assemblée nationale n’est pas homme à se laisser dicter les instructions. Républicain très respectueux des textes, réputé peu manipulable et parfois même autoritaire, Adrien Houngbédji va sûrement aider l’Assemblée nationale à retrouver son indépendance institutionnelle perdue avec l’avènement du président Nago à la tête de cette institution.

L’Assemblée nationale pourra jouer pleinement son rôle d’institution de contre pouvoir en contrôlant les actions du gouvernement. Toute chose qui n’est pas évidente avec l’élection de Komi Koutché. Le ministre de l’économie et des finances est un pur produit du système Yayi. Depuis sa promotion comme Dg du Fonds national des micros finances jusqu’au poste du ministre de l’économie et des finances, il a toujours affiché une soumission totale au Chef de l’Etat. Lors des campagnes, il n’a pas hésité à prouver cela en disant que son projet de société, « c’est la fidélité à Boni Yayi ». Il s’agit là d’une posture de compromission que la démocratie vient heureusement de conjurer

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