Hémicycle : Houngbédji président, plus rien ne devrait être comme avant !

Du duel annoncé entre Me Adrien Houngbédji et le ministre Komi Koutché, certains analystes et non des moindres  n’ont voulu voir que le conflit entre  deux générations. Le jeune et fringant ministre de l’Economie et des Finances de Boni Yayi avait la préférence de ceux qui pensaient que place devait être laissée à la jeunesse et Dieu sait si ce n’était pas le secret espoir de son mentor.

Publicité

Boni Yayi qui ne fait rien au hasard  avait dû penser que «  l’âge du capitaine » -Houngbédji a 74 ans contre 38  pour Komi Koutché-desservirait à coup sûr le candidat de l’opposition. Et Komi Koutché n’avait de cesse de cultiver ces derniers temps l’image du jeune technocrate bon teint, non impliqué dans le récent scandale dit des 3milliards du projet hollandais. Certains commentateurs  tout aussi naïfs  n’avaient aucune gêne à rappeler qu’avec Houngbédji, la fin souhaitée des duels fratricides  entre  les caciques de la vieille classe politique –Apithy- Ahomadégbé- Maga hier Soglo –Amoussou –Houngbédji  aujourd’hui- n’est pas pour demain.

Certes, on peut regretter qu’au soir de sa vie, Houngbédji n’ait pas préparé sa succession à la tête de son parti pour faire place nette à quelqu’un de plus jeune .Mais ce débat n’est pas à l’ordre du jour dans le contexte actuel .Face à un régime où la mauvaise gestion, la gabegie et la corruption ont été érigées en système de gouvernement, l’argument de l’âge ne tient pas la route. La seule question qui se pose est celle des rapports de force au sein de la république hic et nunc. En presque dix  ans de pouvoir exécutif plutôt fort, Boni Yayi qui ne se prive pas de le revendiquer urbi et orbi a instauré une sorte de complicité entre les institutions. Or, notre Constitution a fait du respect de la séparation des pouvoirs un credo. Les conflits incessants entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire incarné par l’Unamab le syndicat des magistrats en est la parfaite illustration. Il est impérieux pour rétablir une démocratie qui marche sur ses deux pieds de rétablir l’équilibre entre les institutions  de sorte qu’aucun président ne puisse plus jamais dire à l’endroit  du patron d’une autre institution de contre pouvoir, quand «  je dis pinnn il dit pannnn » .De ce seul point de vue, l’élection de Houngbédji à la tête de la deuxième institution de contre pouvoir est une excellente nouvelle car plus rien ne devrait être comme avant ;Les dix prochains mois  restant du président Boni Yayi ne seront pas de tout repos Et c’est bon pour le moral !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité