Des centaines d’Africains en partance de la Libye, périssent dans les eaux de la méditerranée à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Un phénomène auquel, on croyait jusqu’ici, les jeunes béninois indifférents. Pure illusion. En attendant de savoir si certains ont déjà laissé leurs vies dans la vague bleue, il est désormais évident que des jeunes Béninois prennent également le risque au prix de leurs vies.
Elias, 18 ans, en est un. Déjà trois mois que ce jeune béninois est en Libye où il se tue à travailler pour réunir l’argent nécessaire pour prendre la direction de l’Europe où il croit dur comme fer, que le bonheur l’attend les bras chargés. Elias, le jeune Béninois ne craint plus la mort. Selon ses propos, il est conscient que l’aventure de la traverser de la mer est périlleuse. Mais a-t-il expliqué c’est pour son « avenir » qu’il se bat. Derrière lui, Elias laisse 02 sœurs, 04 frères et ses parents. Ce qui l’a poussé à cet extrême, a-t-il confié, c’est la misère, le chômage.
Un des déçus du système Yayi ?
Le poignant témoignage du jeune Béninois en passe de se jeter dans la Méditerranée est enregistré à un moment où au Bénin, le pouvoir en place est éclaboussé par des scandales de détournement. Le dernier en date concerne 2,6 milliards de F Cfa mis à disposition par le Royaume des Pays-Bas pour l’extension du système de distribution d’eau potable aux populations. Arrivée au pouvoir en 2006, le président Boni Yayi avait fait de la lutte contre la corruption, le chômage des jeunes, et la mal gouvernance ses principaux objectifs. Il est encore présent à l’esprit des Béninois, sa fameuse marche verte contre la corruption. Mais au fil des ans, son régime s’est empêtré dans de nombreux scandales de détournement et de concours frauduleux, orchestrés par ses proches en toute impunité. Le ministre Barthélémy Kassa, principal mis en cause dans le dernier scandale qui a occasionné une suspension de l’aide hollandaise au gouvernement est réputé pour ses déclarations de soumission totale au chef de l’Etat. Beaucoup de voix s’élèvent pour réclamer sa démission mais, silence radio. Autant de faits qui renforcent la désaffection des jeunes Béninois pour le régime en place. Cela s’est illustré dans la mobilisation spontanée de ces jeunes qui se sont opposés à ce que d’aucuns appellent « une tentative d’enlèvement » d’un député nommé Candide Azannaï, très critique envers le chef de l’Etat béninois Boni Yayi.
La mauvaise option
Elias, le jeune de 18 ans qui est attiré par les mirages de l’Europe semble avoir fait une mauvaise option. En Libye a-t-il dit, la vie est très dure. Actuellement, il est condamné à repartir à zéro après avoir fait des économies de près de 2100 dollars qui lui ont été prises par des braqueurs armés. Dans cette vie d’enfer qui est devenue la sienne après avoir traversé le désert du Maghreb, Elias regrette ses moments de foot avec ses copains de quartier au Bénin.
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