Définitivement tournée, la page de la présidence Goodluck Jonathan à la tête du Nigéria. Battu au soir de la présidentielle du 28 mars selon les résultats proclamés le 01er mai, Goodluck Jonathan a cédé ce vendredi 29 mai 2015, son fauteuil au Général Muhammadu Buhari qui lui succède officiellement à la tête de la première puissance économique du continent africain dès ce jour.
Une page se ferme et une nouvelle s’ouvre dans l’histoire politique de ce pays à l’avenir très prometteur. Non seulement pour le Nigéria, mais aussi pour l’ancien-nouveau président qui revient à la tête du pays avec une nouvelle image plus reluisante. D’ancien dictateur, Muhammadu Buhari qui a repris les rênes du pays le plus peuplé d’Afrique apparaît dans des couleurs d’un « bon démocrate ». Faut-il, le rappeler, c’est après trois infructueuses tentatives respectivement en 2003, 2007 et 2011 qu’il a eu la chance de battre le président sorti Goodluck qui était son bourreau lors de ses deux dernières défaites.
Arrivé au pouvoir en 1981 après un coup d’Etat militaire, le Général Buhari avait dirigé pendant presque 04 ans, le pays d’une main d’acier dont les séquelles sont encore remarquables chez la famille du musicien nigérian Fela Kuti. La seule bonne note de cette gouvernance rigoriste est son intolérance à la corruption. Une qualité qu’il doit encore utiliser mais de manière démocratique cette fois-ci pour imprimer une rigueur de bonne gouvernance dans les affaires économiques du pays. L’autre défi qu’il doit relever est celui de la lutte contre la secte terroriste nigériane, Boko Haram dont la montée ces dernières années a été pour beaucoup dans l’échec de Goodluck Jonathan. Il lui faut aller puiser dans son expérience au sein de l’armée nigériane où il a occupé de grandes responsabilités, pour asseoir un climat de sécurité dans ce pays qui en a véritablement besoin pour développer tout son potentiel économique. Sans quoi, le Nigéria risque d’être une puissance économique noire aux pieds d’argile.