Rosine Soglo: «On ne peut venir se cacher au Parlement pour ne pas répondre de ses actes devant la justice»

La doyenne d’âge de la 7è législature, Rosine Vieyra Soglo a une fois fait parler d’elle  samedi dernier à l’hémicycle, mais cette fois-ci lors de son discours d’installation en tant que doyenne d’âge de la présente législature. Elle n’a pas manqué de déverser sa verve sur le régime en place et certains de ses collègues qu’elle qualifie de « fossoyeurs de l’économie » qui sont manifestement épinglés dans cette affaire de détournement des fonds des Pays-Bas et qui tapissent aujourd’hui dans les rangs des honorables députés afin de ne pas se rendre à la justice.

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Toutefois, au cours de son intervention, elle a fait une fois encore le procès du gouvernement de Yayi de la gestion qu’il fait du pays, la corruption au grand jour et les nombreux scandales qui l’éclaboussent sans oublier les menaces que le chef du gouvernement lui-même avait proférées de « mettre le pays à feu et à sang ». Lire l’extrait de ses propos à l’hémicycle.

«  Je voudrais dire ceci, que nous sommes la deuxième institution de la République. Et pour cela, je voudrais que nous respections cette auguste Assemblée, cette auguste institution. Il me serait désagréable de savoir que parmi nous se cachent, comme  dans des repères, des gens qui ne sont pas catholiques, qui ont des cadavres dans leur placard  et qui sont ici, alors qu’ils sont des fossoyeurs de l’économie nationale. Je le dis haut et fort parce que je le pense. Il me semble que dans la vie d’un homme, on doit dire ce qui est vrai. On ne peut pas être d’accord qu’on vienne se cacher ici parce que nous avons l’immunité parlementaire pour ne pas répondre de ses actes devant la justice ou devant qui vous voulez. Nos collègues, s’il y en a, doivent avoir le courage de se démettre de leurs fonctions. C’est ça qui serait bien (…) Le Bénin est affamé. On se croirait au bas empire. Nous en sommes là, les billets, on les jette à foison, alors qu’il y a des gens qui n’ont pas un repas par jour. J’ai dit un repas, on m’a même dit un demi-repas. C’est une honte que nous en sommes là aujourd’hui. Qu’est ce qu’on fait concrètement ? Depuis dix ans qu’est-ce qu’on a fait pour les jeunes ? Les femmes, on les aligne, on leur donne trente mille (30.000) francs si vous montrez votre carte de partis. Ce n’est pas ça gouverner, sans parler des scandales. On en a tellement eus qu’on ne sait plus où on en est. Le dernier, c’est la Hollande qui crie et qui veut s’en aller. On dit trois milliards par- ci, cinq milliards par- là. De quoi parlons-nous? C’est du Bénin ?… »

Voir la vidéo de son intervention

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